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Mariano Rajoy remplacé par Pedro Sanchez à la tête de l'Espagne

Espagne: Pedro Sanchez arrive au pouvoir après
Pedro Sanchez arrive au pouvoir en Espagne / 19h30 / 1 min. / le 1 juin 2018
Chef du gouvernement espagnol depuis 2011, Mariano Rajoy a été désavoué par une motion de censure du Parlement vendredi. Les députés ont ensuite élu le chef de file des socialistes Pedro Sanchez à sa place.

Une majorité hétéroclite de 180 parlementaires sur 350, allant de Podemos (extrême gauche) aux indépendantistes catalans et aux nationalistes basques, a mis fin au mandat de Mariano Rajoy (Parti populaire, droite).

Le chef du gouvernement âgé de 63 ans avait reconnu dans la matinée, avant même le vote, qu'une majorité des députés allait approuver la motion de censure déposée par le Parti socialiste (PSOE).

"Une nouvelle page de l'histoire"

Le socialiste Pedro Sanchez est dans la foulée devenu le nouveau président du gouvernement. Les députés du Congrès des députés, la chambre basse du Parlement, se sont prononcés en sa faveur par 180 voix pour, 169 voix contre et une abstention.

"Aujourd'hui, nous écrivons une nouvelle page de l'histoire de la démocratie dans notre pays", avait déclaré avant le vote Pedro Sanchez, ancien professeur d'économie.

A 46 ans, le nouvel homme fort du pays tient ainsi sa revanche, lui dont l'investiture à la tête du gouvernement avait été rejetée par les députés en mars 2016 avant qu'il ne réalise en juin de la même année le pire score de l'histoire du PSOE aux élections législatives.

Débarqué de sa formation à la suite de cette déroute électorale, il en a repris les rênes l'an dernier grâce au soutien de la base contre les barons du PSOE. Monté au front contre Mariano Rajoy dès l'annonce jeudi dernier de la condamnation du PP, il a tenté cette fois avec succès un coup de poker politique, sept ans après le socialiste Jose Luis Zapatero (2004-2011).

Une page qui se tourne

Une page de l'histoire politique espagnole se tourne. Au pouvoir depuis décembre 2011, Mariano Rajoy, 63 ans, avait survécu à plusieurs crises majeures, de la récession face à laquelle il a imposé une sévère cure d'austérité, aux mois de blocage politique en 2016 jusqu'à la tentative de sécession de la Catalogne l'an dernier.

La condamnation du PP dans le procès Gürtel pour avoir bénéficié de fonds obtenus illégalement aura ainsi été l'affaire de trop pour Mariano Rajoy, dont le Parti populaire est empêtré dans plusieurs scandales, plusieurs passant par la place financière helvétique.

>> Les précisions de Jean Gordillo à Madrid :

Jean Gordillo: "Pedro Sanchez devra tendre des ponts mais ses soutiens sont fragiles."
Jean Gordillo: "Pedro Sanchez devra tendre des ponts mais ses soutiens sont fragiles." / 19h30 / 1 min. / le 1 juin 2018

agences/mre/boi

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