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Rodrigo Duterte, président philippin, envoie un expert de l'ONU "au diable"

Rodrigo Duterte pose avec une arme le 19 avril 2018 à Manille. [AP - BULLIT MARQUEZ]
Rodrigo Duterte pose avec une arme le 19 avril 2018 à Manille. - [AP - BULLIT MARQUEZ]
Le président philippin Rodrigo Duterte a estimé dimanche qu'un expert de l'ONU pouvait aller "au diable" pour l'avoir critiqué sur le récent limogeage de la présidente de la Cour suprême de l'archipel.

Les juges de la Cour suprême ont voté en mai le limogeage de Maria Lourdes Sereno qui avait pourfendu la campagne meurtrière contre la drogue de Rodrigo Duterte .

"Dites-lui (à l'expert de l'ONU, Diego Garcia-Sayan) de ne pas se mêler des affaires de mon pays. Il peut aller au diable", a-t-il déclaré à des journalistes à Manille, en affirmant par ailleurs qu'il n'avait rien à voir avec le limogeage de l'ex-chef de la Cour suprême.

Première femme à présider la plus haute juridiction de l'archipel, Maria Lourdes Sereno figure parmi les personnalités qui ont été ciblées après avoir critiqué le président.

Mise en accusation

Elle doit en parallèle affronter une procédure de mise en accusation devant la chambre des représentants, la chambre basse du Congrès.

Rodrigo Duterte avait enjoint en avril les élus "d'accélérer"cette procédure.

L'ex-présidente de la Cour suprême est accusée de s'être soustraite au paiement de deux millions de pesos (37'000 francs) d'impôts et d'avoir falsifié des jugements de la Cour suprême.

afp/pym

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Menace de gifle

Diego Garcia-Sayan avait estimé vendredi que les menaces publiques contre Maria Lourdes Sereno avaient un "effet glaçant" pour les magistrats. "L'utilisation d'un tel langage (...) adresse un message clair à tous les juges des Philippines: dans la soi-disant guerre contre la drogue, soit vous êtes avec moi, soit contre moi", avait-il dit.

En 2017, Rodrigo Duterte s'en était pris à une autre experte de l'ONU, quand il avait insulté et menacé de gifler la Française Agnès Callamard, rapporteure spéciale de l'agence sur les exécutions sommaires ou arbitraires.

4200 morts ou plus

Depuis l'arrivée de Rodrigo Duterte au pouvoir, la police déclare avoir tué environ 4200 personnes soupçonnées de trafic ou de consommation de drogue. Les défenseurs des droits évoquent un bilan trois fois supérieur.