La jeune femme avait été déclarée libérable à l'issue d'un premier procès en février sous l'accusation "d'entrée illégale" en Irak. Alors que ses avocats ont accusé Paris de chercher à empêcher tout retour de ses ressortissants djihadistes, elle a cette fois été reconnue coupable au titre de la loi antiterroriste.
Selon cette législation, l'accusée était passible de la peine capitale, une sentence prononcée il y a deux semaines à peine à l'encontre d'un Belge. Elle est la deuxième Française condamnée à la prison à perpétuité en Irak. Toutes les deux ont plaidé avoir été dupées par leurs maris, aujourd'hui introuvables.
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Mère de quatre enfants
La jeune femme s'est présentée dimanche à l'audience en robe et voile noire, sa plus jeune fillette dans les bras, alors que ses trois aînés ont déjà été rapatriés en France.
"Je suis innocente", a-t-elle lancé au juge en français, tandis qu'un traducteur l'assistait. "Mon mari m'a dupée et, ensuite, il a menacé de partir avec les enfants", a-t-elle encore plaidé. "Je suis contre les idées de l'Etat islamique", a-t-elle martelé, et "je condamne les actes de mon mari", lui aussi ressortissant français.
Au sujet de celui qu'elle a dit avoir épousé il y a cinq ans, elle a assuré ne pas connaître son sort, affirmant ne pas avoir de nouvelles de lui depuis qu'il était parti un jour "chercher de l'eau".
La Française a été arrêtée durant l'été 2017 à Mossoul, "capitale" autoproclamée du "califat" en Irak durant trois ans, jusqu'à sa reprise en juillet dernier par les troupes irakiennes.
Polémique autour de l'attitude de la France
Jeudi dernier, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, avait décrit la femme de 27 ans comme une "terroriste de Daech (acronyme arabe de l'EI) qui a combattu contre l'Irak". Il avait appelé ce pays à la juger, tout en réitérant son refus de la peine de mort.
"Il y a un antagonisme inédit entre le pouvoir politique français et la justice", estime l'avocat de la jeune femme, qui a interpellé Jean-Yves Le Drian dans une lettre ouverte, co-signée par deux confrères. Dans cette missive, ils dénoncent une "volonté à tout prix, et au sacrifice des principes fondamentaux, que (leur) cliente ne revienne pas" et une "ingérence inacceptable".
agences/pym