"L'Italie et la Sicile ne peuvent être le camp de réfugiés de l'Europe", a martelé le chef de la Ligue (extrême-droite), venu soutenir des candidats locaux de son parti, qui militait il y a quelques années encore pour la sécession du nord du pays et n'avait pas de mots assez durs contre le Sud.
"Le bon temps pour les clandestins est fini: préparez-vous à faire les valises", avait-il lancé samedi. "Nous n'aurons pas une ligne dure mais une ligne de bon sens", a toutefois voulu rassurer dimanche le nouveau ministre, accueilli à chacune de ses étapes par des sympathisants enthousiastes mais aussi par des contre-manifestants de gauche.
Attaque contre les ONG
Matteo Salvini est revenu sur son attaque frontale de samedi contre les navires de secours affrétés par des ONG, qu'il avait accusées d'agir en "vice-passeurs".
"Personne ne m'enlèvera la certitude que l'immigration clandestine est un business (...) et voir des gens se faire de l'argent sur des enfants qui meurent ensuite me met en colère", a-t-il expliqué, alors qu'on avait appris ce dimanche la mort de plus de 60 migrants au large de la Tunisie et de la Turquie.
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Coupes dans les dépenses réclamées
Pour accélérer les expulsions - il y en a eu 6500 en 2017- , Matteo Salvini devra multiplier les centres de rétention et les accords avec les pays d'origine, dont beaucoup ne sont pas pressés de voir revenir leurs citoyens.
Pour trouver rapidement des fonds, il réclame "un bon coup de ciseaux dans les cinq milliards d'euros" consacrés chaque année à l'accueil des demandeurs d'asile.
En 2017, l'ancien gouvernement avait annoncé un budget de 4,2 milliards d'euros pour les migrants, dont 18% pour les secours en mer, 13% pour l'assistance sanitaire et 65% pour les centres d'accueil pour demandeurs d'asile, qui hébergent encore actuellement près de 170'000 personnes.