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A Lesbos, les flux de migrants ont diminué, sans jamais se tarir

Camp des migrants de Lesbos: une impasse pour près de 7'000 migrants et réfugiés
Camp des migrants de Lesbos: une impasse pour près de 7'000 migrants et réfugiés / 19h30 / 3 min. / le 5 juin 2018
Il y a près de trois ans ans, Lesbos devenait la principale porte d'entrée de l'Europe pour les migrants. Aujourd'hui, l'afflux a fortement diminué, mais la petite île grecque continue d'abriter des milliers de réfugiés.

Malgré une augmentation du nombre d'arrivées depuis le mois d'août 2017, les chiffres actuels ne peuvent être comparés avec les milliers de personnes qui débarquaient, chaque jour, sur l'île de Lesbos en 2015 et au début 2016. "Le 26 août 2015, près de 12'500 personnes sont arrivées le même jour", se rappelle Boris Cheshirkov, porte-parole de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés.

A quelques centaines près, le même nombre de personnes (12'795) est arrivé sur l'île pour l'ensemble de l'année 2017. Depuis janvier, ils sont 6387 à avoir rejoint Lesbos, qui est situé à moins de huit milles des côtes turques.

"Nous avons observé en mars, avril et la première moitié de mai, une augmentation du nombre d'arrivées, indique Boris Cheshirkov. Mais nous savons aussi que le pic se situe en août, septembre et octobre. Nous nous attendons à ce que ces mouvements persistent."

Arrivées de familles

Près de 80% d'entre eux viennent de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan. "La plupart sont arrivés en famille, les enfants représentant presque 40% des arrivées", ajoute Boris Cheshirkov.

Le camp de Moria s'est transformé en impasse pour les quelque 8000 réfugiés et migrants qui résident encore aujourd'hui sur l'île. Les infrastructures de cette ancienne base militaire ne permettent pourtant d'accueillir que 2000 personnes.

Mohammed Mureata et sa famille ont fui la région de Kaboul, où cet Afghan travaillait comme agent immobilier. Un périlleux voyage de près de 5000 km, pour échapper aux talibans qui l'ont poignardé et laissé des cicatrices.

"Nous allons n'importe où pour être en sécurité, mais ici nous ne le sommes pas, raconte Mohammed Mureata. Vous savez, il y a quelques jours, il y a eu des émeutes ici. Je ne sais pas pourquoi ils se battaient. Mais j'ai tout vu. Mon fils a tout vu. Il tremblait. C'est horrible ici."

lb/ta

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