"Les magistrats ont considéré, à la suite des explications de M. Ramadan et des documents qui ont pu être fournis, qu'il n'y avait pas lieu de mettre en examen (inculper, ndlr) M. Ramadan" concernant la troisième femme qui accusait l'islamologue suisse de neuf viols en 2013 et 2014, a déclaré Me Emmanuel Marsigny.
"Il a longuement expliqué aux magistrats (...) qu'il y avait eu des jeux sexuels, qu'il y avait eu des relations sexuelles également mais qu'elles ont toutes été toujours librement consenties", a-t-il ajouté.
Changements dans le récit d'une plaignante
Une éventuelle inculpation dans ce volet, qui avait été requise par le Parquet, constituait le principal enjeu de cette audition. Jusqu'ici, l'intellectuel, inculpé pour deux viols et écroué début février, n'avait pas été interrogé sur les accusations de cette femme qui avait porté plainte en mars.
"C'est un tournant dans cette affaire", a affirmé l'avocat de Tariq Ramadan, citant également les récents changements dans le récit de l'ancienne salafiste devenue une militante laïque et qui avait été la première femme à déposer une plainte pour viol contre l'islamologue en octobre.
Dans cette plainte, cette dernière avait situé les faits à Paris fin mars ou début avril 2012, mais elle a récemment affirmé devant les juges que le viol aurait en réalité eu lieu le 26 mai.
"Jeu de séduction" admis avec la deuxième plaignante
La deuxième plaignante, surnommée "Christelle" par la presse, a pour sa part accusé Tariq Ramadan de l'avoir violée en octobre 2009 dans une chambre d'hôtel à Lyon.
En garde à vue, l'islamologue genevois a reconnu avoir rencontré la première plaignante et "Christelle" en public, une seule fois chacune, selon lui, mais il a nié tout rapport sexuel. Confronté à "Christelle", il a admis un "jeu de séduction" dans leurs échanges électroniques.
En Suisse, une quatrième femme a porté plainte et son témoignage doit encore être versé au dossier français.
afp/tmun
>> Sujet traité dans le journal de 22h30 sur RTS La Première, 5 juin 2018