Les deux dirigeants ont tenu ces propos à la veille de l'ouverture d'un sommet du G7 qui risque de s'acheminer vers un format "G6+1".
La rupture pourrait s'écrire noir sur blanc dans un communiqué signé seulement par le Canada, la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et le Japon, à l'issue de la rencontre vendredi et samedi à La Malbaie, au Québec, pour autant que Donald Trump n'arrive pas à fissurer ce front commun.
Le président français Emmanuel Macron a assuré jeudi que les Six n'étaient "pas prêts à renoncer à tout pour avoir cette signature" de Donald Trump sur un communiqué final.
Avant l'élection de Donald Trump, il était de bon ton pour le communiqué final du G7 de fustiger, dans un langage aussi convenu que férocement négocié, les dangers du "protectionnisme". Et de louer la coopération internationale en matière de diplomatie et de protection de l'environnement.
Mais comment imaginer que les Canadiens, les Européens, les Japonais et les Américains trouvent un vocabulaire commun, après que Donald Trump a quitté l'accord de Paris sur le climat, dénoncé celui sur le nucléaire iranien, et décrété de nouveaux tarifs douaniers?
Concertation multilatérale remise en question
Ce n'est pas le premier différend du groupe, dont la première réunion fut organisée par Valéry Giscard d'Estaing à Rambouillet en 1975. En 2014, la Russie de Vladimir Poutine avait été exclue du "G8", élargi pour elle en 1998.
Mais cette fois, ce n'est pas la composition du groupe que contestent les Etats-Unis, mais le principe même d'un ordre international fondé sur la concertation multilatérale.
Ne faisant plus confiance à l'Organisation mondiale du commerce et autres institutions, Donald Trump estime que la défense des intérêts américains ne peut passer que par la confrontation bilatérale et, au besoin, par l'offensive unilatérale.
afp/ebz
Donald Trump tourné vers son sommet avec Kim Jong Un
Le président américain Donald Trump a affiché jeudi sa confiance à l'approche du sommet très attendu avec le leader nord-coréen Kim Jong Un, se disant même prêt à inviter ce dernier aux Etats-Unis si le tête-à-tête de Singapour se passe bien.
"Tout est prêt pour le sommet. Tout se passe très bien, j'espère que cela va continuer comme ça", a-t-il déclaré en recevant le Premier ministre japonais Shinzo Abe à cinq jours d'une rencontre à l'issue très incertaine tant les négociations s'annoncent âpres.
Interrogé sur la façon dont il préparait ce rendez-vous historique, le 45e président des Etats-Unis a mis en avant son instinct: "Je ne pense pas avoir besoin de me préparer tant que ça. C'est d'abord une question d'état d'esprit, de volonté de faire avancer les choses".