Les discussions s’annoncent difficiles lors du sommet du G7 qui débute vendredi à La Malbaie, au Canada. Avec l’introduction de lourdes taxes douanières sur les importations d’acier et d’aluminium aux Etats-Unis et les mesures de rétorsion annoncées par Bruxelles, les relations entre les alliés économiques vacillent.
Dans ce contexte de confrontation, l'ambassadeur de Suisse à Washington, qui connaît bien la Maison Blanche et ses subtilités, relève que l’administration Trump ne répond pas aux codes traditionnels de la diplomatie.
Beaucoup de gens ont l'expérience du privé et pas du secteur public.
Interviewé par la RTS, Martin Dahinden relève que la Maison Blanche pratique "une autre forme de politique, avec un autre modèle, un autre fonctionnement assez similaire à celui d'une entreprise où les gens observent le marché. Quand il y a une opportunité, ils vont la saisir et ils vont développer leurs activités comme ça. Je m'explique cela par le fait que beaucoup de gens - y compris le président Trump - ont l'expérience du privé et pas du secteur public."
Pour l'administration américaine, il n’y a donc plus forcément d’amis ou d’alliés mais avant tout des partenaires commerciaux. La Maison Blanche est très directe et pas si imprévisible qu'on peut le penser, selon Martin Dahinden: "Il y a des éléments de surprise, qui sont à mon avis intentionnels. Mais si on regarde de près la politique, si on ne se concentre pas sur les tweets, les déclarations, mais sur la législation ou les budgets, on a une image beaucoup plus claire de ce que l'administration fait."
Les tweets ne sont pas ma source d'information principale.
L'ambassadeur ne cache pas suivre - lui aussi - les tweets du président, mais avec du recul: "Les tweets arrivent très tôt le matin, dans une certaine mesure ils dominent les news. Ce qu'on ne voit pas, c'est quelles autres news ils mettent à l'écart. Je les suis, mais ce n'est pas ma source d'information principale."
Propos recueillis par Raphaël Grand
oang