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Liban : Rafic Hariri tué dans un attentat

L'explosion a creusé un gigantesque cratère
L'explosion a creusé un gigantesque cratère
L'ancien Premier ministre et milliardaire libanais Rafic Hariri, 60 ans, a été tué lundi dans un attentat à Beyrouth, vraisemblablement perpétré à l'aide d'une voiture piégée.

Architecte de la reconstruction économique du pays, il était depuis sa démission l’un des principaux responsables de l'opposition libanaise.


L'explosion, qui a fait au total au moins 10 morts et une centaine de blessés, a provoqué un cratère de plusieurs mètres dans la chaussée. Elle a eu lieu en milieu de journée dans un secteur bondé à cette heure de pointe. Le cortège de l'ancien chef du gouvernement était composé de voitures blindées qui n'ont pas résisté à la puissance de l'engin utilisé. Des pans de murs d’un certain nombre de bâtiments du quartier ont également été totalement détruits. Diverses banques, dont le siège de la HSBC, ainsi que des hôtels sont concentrés dans le secteur très passant, sur le bord de mer.


Plusieurs chaînes de télévision libanaises avaient indiqué que deux anciens ministres libanais, Samir al-Jisr et Bassel Fleihane, avaient également été tués avec Rafic Hariri, une information qui a cependant été démentie plus tard.


Contexte particulièrement tendu


Cet attentat s'inscrit dans un contexte de fortes tensions politiques au Liban et en Syrie, deux pays actuellement soumis à de fortes pressions américaines et internationales. Il intervient alors que le Liban se prépare à des élections législatives au printemps et que la Syrie est régulièrement accusée par les Etats-Unis de soutenir le terrorisme.


Architecte de la reconstruction économique du Liban et personnalité respectée dans le monde de la finance internationale, Rafic Hariri était un ami personnel du président français Jacques Chirac. Il avait démissionné en octobre dernier.


Cinq fois Premier ministre


Musulman sunnite, il avait fait fortune en Arabie saoudite avant de se passionner pour la politique et d'accéder au pouvoir au Liban pour la première fois en 1992. Il avait formé cinq gouvernements entre 1992 et 2004, en s’accommodant tant bien que mal des règles du jeu imposées par Damas, qui exerce sur son petit voisin occidental une influence sans partage et y maintient toujours quelque 15’000 soldats.


Réactions internationales


Le président syrien Bachar al-Assad dénonce un "terrible acte criminel", en adressant ses condoléances à la famille de Rafic Hariri. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, parle d’un "dangereux acte terroriste" et met en garde contre ses graves retombées sur le Liban. Téhéran demande au peuple et au gouvernement libanais de « se montrer vigilants face aux complots de leurs ennemis et de préserver la sécurité et la stabilité de leur pays". La Commission européenne condamne "avec la plus grande fermeté l'odieux attentat barbare" qui a coûté la vie à l'ex-Premier ministre. La Maison Blanche, dans un communiqué condamnant l’attentat, demande « le peuple libanais puisse vivre dans un pays libre de l'occupation syrienne".


RSR/agences

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Revendication

Un mouvement inconnu baptisé "Groupe pour la victoire et la guerre sainte au Levant" a revendiqué l’attentat, lundi après-midi, dans un enregistrement vidéo diffusé par la chaîne de télévision Al Djazira. Il explique son geste par les «liens» de Rafic Hariri avec l’Arabie saoudite, dont il possédait également la nationalité.