Le pronostiqueur est un être à part. A la différence du joueur de loterie, il ne s'en remet pas au hasard. Sa connaissance pointue lui permet de limiter les effets pervers de l'incertitude du sport, même s'il recourt parfois à des aides improbables, comme les animaux. Paul le poulpe avait marqué les esprits pour ses performances en 2010. Cette année, on attend beaucoup d'Achille, un chat sourd domicilié au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. Bref, le pronostiqueur reste profondément humain, passionné, tripal ou superstitieux, donc perfectible.
La science à la rescousse
Pour ne pas laisser la moindre chance à la chance, des établissements - souvent financiers - livrent leurs pronostics basés sur des simulations algorithmiques ultra-sophistiquées.
La banque américaine Goldman Sachs affirme que le Brésil a 18,5% de probabilités de gagner la Coupe du monde devant la France et l'Allemagne. C'est bien sûr très crédible puisque l'organisme financier se base sur pas moins de "200'000 modèles" de "machine learning" (apprentissage automatique), exploitant des données sur les caractéristiques des équipes, les joueurs, les performances récentes, notamment.
Simulations
Mais UBS n'est pas d'accord, elle qui fait de l'Allemagne son favori. Après avoir simulé le tournoi 10'000 fois sur plusieurs ordinateurs, les 18 analystes de la banque suisse l'affirment: la Mannschaft battra le Brésil en finale. Notons qu'en 2014, les mêmes avaient placé le Brésil sur la plus haute marche du podium. Or, la Seleçao s'était fait laminer 7-1 en demi-finale par l'Allemagne!
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Outre ces établissements bancaires trop gros pour échouer, un éditeur de jeux vidéo, EA Sports, s'est livré au même exercice avec des moyens comparables, et nous révèle que le vainqueur le plus probable cette année est la France.
Si on retrouve les trois ou quatre mêmes équipes parmi les grands favoris des bookmakers et des machines, ni les premiers ni les secondes ne sont pour l'instant capables de se mettre d'accord sur un seul nom.
Le hasard, la chance ou l'instinct du parieur restent donc aussi fiables que 10'000 simulations de tournoi et c'est une bonne nouvelle. Le suspense a encore quelques beaux matchs devant lui.
pym