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Les autorités américaines en tournée pour défendre leur politique iranienne

Le document signé par le président américain Donald Trump déclarant son intention de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien. [reuters - Jonathan Ernst]
Le gouvernement américain en tournée mondiale pour expliquer sa position sur l'Iran / Tout un monde / 9 min. / le 14 juin 2018
Nike a annoncé qu'elle ne fournirait plus de chaussures à l'équipe de football d'Iran en raison des sanctions américaines. Le gouvernement américain est d'ailleurs en tournée européenne pour dissuader les entreprises non-américaines de faire affaire avec Téhéran.

"Je suis en Europe pour générer du soutien à la stratégie du secrétaire d’Etat Pompeo, qui consiste à exercer une pression économique maximale sur le gouvernement iranien pour le forcer à modifier ses activités à l’étranger et son programme nucléaire qui nous inquiète. Selon nous, le soutien au terrorisme et les guerres par procuration dans lesquels sont engagés l'Iran se sont aggravés depuis la signature de l’accord nucléaire en 2015", a expliqué jeudi à l'émission Tout un monde de la RTS Andrew Peek, responsable des dossiers Iran et Irak au Département d'Etat américain, de passage mercredi à Berne.

Perçu comme une ingérence

Or, la menace de sanctions américaines sur les entreprises européennes qui continueraient à faire des affaires avec l'Iran est perçue comme une ingérence en Europe. Andrew Peek, lui, évoque "vingt ans de discussions répétées avec les Européens pour tenter de les dissuader d'investir en Iran".

"Heureusement, il y a quelque chose de bon à la menace iranienne: son comportement est si préoccupant qu'il nous pousse à nous rassembler avec nos alliés, même si nous avons des désaccords au quotidien sur la manière d’agir", glisse-t-il. Pour lui, il est "inconcevable de voir un quelconque fossé apparaître entre les Etats-Unis et l'Europe".

"Pas de différence" avec la politique en Corée du Nord

Adam Peek assure aussi qu'il y a "pas de différence" entre la politique menée en Corée du Nord et celle menée en Iran. "Je vous signale que le narratif des médias, l’année dernière, c’était que le Président Trump était trop dur avec la Corée du Nord. Il avait obtenu à l’ONU deux vagues de sanctions sans précédent à l'égard de ce pays", rappelle Andrew Peek.

"Si l'on parle de cette année, il a vu une chance de négocier et même de décrocher potentiellement un accord, et il l’a prise. Il a commencé une discussion avec la Corée du Nord et a fait avancer les choses comme jamais. Il a été très clair (...) sur le fait que la situation avec l’Iran est similaire".

"Nous voulons un accord avec les Iraniens… pas un changement de régime. Nous voulons seulement nous occuper du comportement de l’Iran dans la région parce qu'il nous inquiète", insiste Andrew Peek. A ses yeux, "cela a été un processus progressif avec la Corée du Nord (...) et ce sera la même chose avec l'Iran".

Propos recueillis par Eric Guevara-Frey

Adaptation web: Jessica Vial

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