Angela Merkel accepte un compromis avec la CSU sur les migrants
La chancelière allemande Angela Merkel a accepté lundi un compromis avec ses alliés de l'Union chrétienne-sociale (CSU) bavaroise sur un durcissement de la politique migratoire, dans l'espoir de parvenir à un accord au niveau européen.
Ce compromis, qui écarte au moins pour un temps une crise ouverte entre les deux composantes du bloc conservateur, prévoit que les migrants déjà enregistrés dans un pays de l'UE, c'est-à-dire la quasi-totalité, soient refoulés aux frontières allemandes dès juillet si aucun accord n'est conclu d'ici là au sommet européen des 28 et 29 juin à Bruxelles.
Pour ce qui est des migrants dont la demande d'asile a été rejetée une première fois en Allemagne et qui se présenteraient de nouveau à la frontière, ils pourront être immédiatement refoulés, comme l'exigeait la CSU.
"Effet domino"
La CSU, la frange la plus droitière de la coalition, veut durcir la politique migratoire allemande, en vue notamment des élections régionales bavaroises d'octobre où elle craint une percée du parti d'extrême droite AfD. Ce parti s'était aussi opposée en 2015 à la décision de la chancelière de laisser entrer des centaines de milliers de migrants sur le territoire allemand.
Lors d'une conférence de presse après l'annonce du compromis avec la CSU, Angela Merkel a mis en garde contre un "effet domino" à travers l'Europe si l'Allemagne refoulait des migrants de manière injustifiée. Pour elle, les deux partis conservateurs ont le même objectif: mieux organiser l'immigration et réduire de manière significative le nombre de migrants qui entrent en Allemagne.
La coalition en danger
Le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer, qui est également le président de la CSU, a de son côté dit espérer qu'Angela Merkel parviendra à un accord avec ses partenaires lors du sommet européen.
Si ce n'est pas le cas, a-t-il poursuivi lors d'une conférence de presse au même moment que celle de la chancelière, "nous devrons être en mesure de refouler" les migrants aux frontières dès le mois de juillet. "Nous souhaitons bonne chance à la chancelière", a ajouté Horst Seehofer.
Sans l'apport des députés CSU, la CDU et les sociaux-démocrates du SPD, alliés de la chancelière au sein de la "grande coalition", n'ont pas de majorité au Bundestag.
agences/pym
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Donald Trump s'immisce dans le débat
Le président américain Donald Trump s'est immiscé lundi dans la crise politique en Allemagne, en affirmant que les Allemands se retournaient contre la chancelière Angela Merkel en raison de la question migratoire.
"Le peuple allemand est en train de se retourner contre ses dirigeants alors que l'immigration secoue la coalition déjà fragile de Berlin. La criminalité en Allemagne est très en hausse. Grosse erreur dans toute l'Europe que de laisser entrer des millions de personnes qui ont si fortement et violemment changé leur culture!", a tweeté Donald Trump.