"Nous prenons cette mesure parce que notre engagement ne nous permet pas de continuer à faire partie d'une organisation hypocrite et servant ses propres intérêts, qui fait des droits de l'homme un sujet de moquerie", a dit Nikki Haley, ajoutant qu'il ne s'agissait pas d'un retrait des efforts américains en faveur des droits humains.
Nikki Haley a accusé la Russie, la Chine, Cuba et l'Egypte d'avoir entravé les efforts américains pour réformer l'institution onusienne basée à Genève. Elle a également critiqué les pays partageant les mêmes valeurs que les Etats-Unis mais qui "n'ont pas voulu remettre sérieusement en cause le statu quo".
"Regardez les membres du Conseil et vous voyez un effroyable manque de respect pour les droits les plus fondamentaux", a déclaré Nikki Haley. Et de citer le Venezuela, la Chine, Cuba et la République démocratique du Congo.
Elle n'a pas mentionné l'Arabie saoudite dont la suspension avait été réclamée en 2016 par des groupes de défense des droits de l'homme qui accusaient Ryad d'avoir tué des civils dans le cadre de la guerre au Yémen.
Réformes demandées
Parmi les réformes qu'ils préconisaient, les États-Unis souhaitaient notamment faciliter l'éviction des États ne respectant pas les droits de l'homme de façon flagrante. Un tel renvoi nécessite actuellement un vote à la majorité des deux tiers des 193 membres de l'Assemblée générale des Nations unies.
Le Conseil des droits de l'homme a un point permanent à l'ordre du jour sur les soupçons de violations des droits de l'homme commises par Israël dans les territoires palestiniens, que Washington voulait supprimer.
Multiples replis de l'administration Trump
Ce retrait américain a longtemps été brandi comme une menace par Washington. A la mi-2017, Nikki Haley avait appelé à une profonde réforme de l'organe principal du système onusien en matière de droits de l'homme, créé en 2006 pour remplacer la Commission du même nom.
Au centre des exigences américaines, la fin de la question palestinienne à chaque ordre du jour et une révision des conditions d'élection à cet organe par l'Assemblée générale de l'ONU. Depuis, une réforme est certes en cours mais davantage pour rationaliser le travail du Conseil que pour aborder des questions politiques.
Depuis l'arrivée début 2017 du républicain Donald Trump à la Maison Blanche, les Etats-Unis se sont retirés de l'UNESCO, ont coupé plusieurs financements à des organes de l'ONU et ont annoncé notamment leur retrait de l'accord de Paris sur le climat et de l'accord nucléaire avec l'Iran endossé par les Nations unies.
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agences/hend
Un Conseil créé en 2006
Le Conseil des droits de l'homme se réunit trois fois par an pour examiner les violations des droits de l'homme dans le monde. Il dispose d'enquêteurs indépendants pour examiner des situations telles que la Syrie, la Corée du Nord, la Birmanie ou le Soudan du Sud. Ses résolutions ne sont pas juridiquement contraignantes mais portent une autorité morale.
Lorsque le Conseil a été créé en 2006, l'administration du président républicain George W. Bush n'en avait pas voulu.
Sous le président Barack Obama, les États-Unis ont été élus pour un maximum de deux mandats consécutifs au conseil par l'Assemblée générale des Nations unies. Après une année d'absence, les Etats-Unis ont été réélus en 2016 pour son troisième mandat qui est en cours.