A la veille d'un mini-sommet européen sur la question migratoire, la proposition franco-espagnole de créer des centres fermés sur les côtes européennes, et donc italiennes, pour gérer les migrants qui franchissent la Méditerranée en quête d'un avenir meilleur, a été très mal reçue à Rome.
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Enumérant les chiffres d'arrivées des migrants en Italie et le coût que cela a représenté pour ce pays, Matteo Salvini, qui est aussi le patron de la Ligue (extrême droite), a dit s'étonner que cette situation ne soit pas considérée comme un problème pour "l'arrogant président français".
"Nous l'invitons à arrêter les insultes et à démontrer sa générosité avec des faits en ouvrant les nombreux ports français et en arrêtant de refouler des femmes, des enfants et des hommes à Vintimille", à la frontière entre la France et l'Italie, a déclaré Matteo Salvini, cité par sa porte-parole.
"Si l'arrogance française pense transformer l'Italie en camp de réfugiés pour toute l'Europe, peut-être en versant quelques euros de pourboire, elle se fourvoie complètement", a conclu le vice-Premier ministre italien.
"Complètement déconnecté de la réalité"
Luigi Di Maio, l'autre vice-Premier ministre et chef de file du Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème), qui avec la Ligue forme la majorité parlementaire, a également dénoncé l'attitude française.
Emmanuel Macron risque de faire de la France l'"ennemi numéro un" de l'Italie sur la question des migrants, a-t-il déclaré. "Les déclarations de Macron sur le fait qu'il n'y a pas de crise migratoire en Italie démontrent qu'il est complètement déconnecté de la réalité."
Le nouveau gouvernement italien, qui a prêté serment il y a trois semaines, a promis d'arrêter les flux de migrants, dont quelque 700'000 sont arrivés sur les côtes italiennes depuis 2013.
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agences/ptur