Un ex-obstétricien dans une clinique de Madrid, âgé de 85 ans, est accusé est accusé par Inès Madrigal, 49 ans, de l'avoir séparée de sa mère biologique et d'avoir falsifié son acte de naissance en 1969.
Ce médecin, dénoncé depuis longtemps par la presse et des associations, est le premier à devoir s'asseoir sur le banc des accusés, grâce au témoignage de la mère de la plaignante, décédée depuis. Cette dernière, qui ne pouvait pas avoir d'enfant, a raconté que le docteur lui avait proposé un bébé. Il lui avait demandé de simuler une grossesse puis l'avait déclarée comme la mère biologique.
Enfants déclarés morts à la naissance
Devant le juge d'instruction, l'ex-obstétricien a reconnu en 2013 avoir signé "sans regarder" le dossier médical qui indique qu'il a assisté à l'accouchement.
Durant des années, des enfants ont été retirés à leurs parents après l'accouchement, déclarés morts sans qu'on leur en fournisse la preuve et adoptés par des couples stériles, de préférence proches du régime "national-catholique".
afp/boi
Des centaines de milliers de bébés volés
Des dizaines, voire des centaines de milliers de bébés pourraient avoir été volés sous la dictature de Franco (1939-1975), selon les associations qui militent pour que la lumière soit faite sur ce trafic qui s'est souvent tenu avec la complicité de l'Eglise catholique.
Après la guerre civile (1936-1939), l'objectif était de punir les opposantes accusées de transmettre le "gène rouge" du marxisme, affirme l'association "Tous les enfants volés sont aussi mes enfants".
Puis ce sont les enfants nés hors mariage, ou dans les familles pauvres ou très nombreuses, qui ont été davantage visés à partir des années 1950.
Le trafic a perduré durant la démocratie, au moins jusqu'en 1987, pour des motifs "presque purement économiques", selon l'association. Mais malgré l'ampleur du scandale, dénoncé pour la première fois dans la presse en 1982, aucune des plus de 2000 plaintes n'a abouti. La justice a souvent classé les cas au motif qu'il y avait prescription.