Le parti bavarois CSU, membre de la fragile coalition gouvernementale allemande et sa composante la plus à droite, a jugé insuffisantes les propositions de la chancelière pour réduire le nombre des demandeurs d'asile.
Face à l'impasse des discussions avec la CDU d'Angela Merkel, qui ont duré une dizaine d'heures à Munich, le président de cette formation et ministre allemand de l'intérieur, Horst Seehofer, a offert de démissionner.
"Une dernière chance"
Plusieurs de ses proches l'ont toutefois convaincu de ne pas mettre immédiatement son projet à exécution, selon des participants. Horst Seehofer, 68 ans, compte rencontrer dans le courant de la journée de lundi la chancelière pour une tentative "de la dernière chance" de forger un compromis.
Horst Seehofer a jugé que les mesures discutées jeudi et vendredi au sommet de l'Union européenne (UE) pour réduire les flux migratoires n'étaient pas suffisantes. La CSU exige que les migrants arrivant à la frontière allemande mais déjà enregistrés dans un autre pays de l'UE soient systématiquement refoulés.
Angela Merkel inflexible
Plus tôt dans la journée, il avait qualifié un entretien de conciliation qu'il a eu samedi soir avec Angela Merkel de "sans effet", et lui reprochait d'être restée inflexible, selon des membres de son entourage.
La chancelière avait quant à elle estimé que les mesures européennes négociées lors du sommet visant à réduire les flux migratoires, avec notamment une plus grande surveillance des frontières extérieures de l'UE et une meilleure coopération entre Etats membres, étaient "équivalentes" aux exigences de son ministre.
Elle a obtenu dimanche soir à Berlin le soutien quasi unanime des instances dirigeantes de son parti CDU. Ces dernières ont validé une motion refusant toute décision "unilatérale" nationale pour refouler les migrants, comme celle que souhaite Horst Seehofer.
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agences/jop
Gouvernement de coalition en crise
Un différend sur la politique migratoire entre l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel et son allié bavarois, la plus conservatrice CSU, a plongé dans la crise le gouvernement de coalition déjà péniblement constitué en mars dernier avec le parti social-démocrate (SPD).
La CSU milite pour un durcissement de la politique migratoire, notamment en prévision des élections régionales d'octobre face à la montée du parti anti-migrants Alternative pour l'Allemagne (AfD).