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Un accord sur la question des migrants a été trouvé en Allemagne

Migration en Allemagne: Angela Merkel revient en arrière
Migration en Allemagne: Angela Merkel revient en arrière / 19h30 / 2 min. / le 3 juillet 2018
Un accord est intervenu lundi soir sur la question des migrants entre la chancelière allemande Angela Merkel et son ministre de l'Intérieur Horst Seehofer. Ce dernier a dans la foulée déclaré qu'il renonçait à démissionner.

"Après des journées difficiles et des tractations rudes, aujourd'hui je pense que nous avons trouvé un bon compromis", a indiqué à la presse la chancelière à l'issue d'une ultime tentative de conciliation avec son ministre. Horst Seehofer exigeait une plus grande fermeté aux frontières face aux demandeurs d'asile déjà enregistrés dans d'autres pays de l'UE.

Réduire l'immigration illégale

"Après des négociations intensives" entre le parti de centre-droite de la chancelière (CDU) et le parti conservateur bavarois CSU, "nous sommes tombés d'accord" sur des mesures pour réduire l'immigration illégale, a de son côté affirmé le ministre Horst Seehofer.

>> Lire aussi : Le ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer veut démissionner

Le troisième partenaire de la coalition gouvernementale, le SPD (social-démocrate), doit toutefois encore dire s'il accepte les termes de l'accord.

Centres de transit

Le compromis trouvé prévoit qu'à l'avenir les demandeurs d'asile arrivant en Allemagne, mais déjà enregistrés dans d'autres pays de l'UE, soient conduits dans des "centres de transit" directement à la frontière, et non plus répartis dans des foyers dans l'ensemble du pays.

Une fois leurs dossiers examinés, ils seront depuis ces centres, où ils seront tenus de rester, renvoyés dans les pays de l'UE d'où ils viennent.

agences/lan

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Angela Merkel est "légèrement vainqueure"

Dans La Matinale de la RTS, le politologue Gilbert Casasus estime qu'Angela Merkel sort "légèrement vainqueure" du bras de fer avec son ministre de l'Intérieur Horst Seehofer. "La CDU et la CSU ont réussi à éteindre l'incendie, mais les braises couvent toujours. Les causes profondes de ce désamour entre les deux partis et de la crise au sein de la Grosse coalition persistent."

Angela Merkel voulait préserver l'esprit de l'accord obtenu lors du dernier sommet européen, explique le professeur de l'Université de Fribourg. La chancelière tenait à maintenir l'idée d'accords bilatéraux avec l'Espagne et la Grèce.

Des tensions au sein de la droite
Dans les années 1970, le grand leader de la CSU Franz Josef Strauss déclarait qu'aucun parti n'avait le droit d'être à la droite de la CSU. Depuis l'arrivée de l'AfD dans le jeu politique allemand, c'est le cas, souligne Gilbert Casasus.

"Un nouveau débat est en train d'éclore au sein de la CSU par rapport à la règle d'or de Franz Josef Strauss. Faut-il que la CSU s'étende dans toute l'Allemagne", alors qu'elle est cantonnée pour l'instant à la Bavière?

Pour le chercheur, le paysage politique de la droite allemande est en pleine recomposition, comme dans beaucoup de pays européens.

Ecouter l'interview de Gilbert Casaus