La suggestion aurait stupéfié l'auditoire, composé notamment de l'ex-secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson. Selon un haut fonctionnaire de l'administration, qui a divulgué cette conversation à l'agence AP, ses conseillers lui auraient alors expliqué qu'une telle option pourrait se retourner contre les Etats-Unis et mettre en péril les alliances en Amérique latine.
Mais Donald Trump n'en reste pas là et soulève la question avec le président colombien, qui l'aurait aussi averti des dangers d'une telle manoeuvre. Un entretien confirmé à AP par deux responsables colombiens de haut rang.
"Mes conseillers m'ont dit de ne pas en parler"
C'est en septembre que le président américain a une dernière fois abordé le sujet lors d'un repas avec quatre dirigeants latino-américains. "Mes conseillers m'ont dit de ne pas parler de cela", a-t-il amené, en demandant à chaque chef d'Etat s'il était sûr de ne pas vouloir de solution militaire au Venezuela.
Les quatre auraient alors répondu qu'ils en étaient sûrs.
AP/Feriel Mestiri
Un tollé en Amérique latine
L'été dernier, Donald Trump avait suscité la colère de Caracas et un tollé en Amérique latine en évoquant, peu après cette fameuse réunion de l'équipe du Bureau ovale, une "possible option militaire" au Venezuela. La Maison Blanche avait rapidement calmé les esprits et assuré qu'aucune action militaire n'était prévue.
L'affaire a vite été oubliée et classée parmi l'une des nombreuses fanfaronnades guerrières de l'ancienne star de la télé-réalité américaine. Jusqu'à ce que mercredi, l'agence AP révèle qu'une telle opération a réellement été envisagée par le président américain.
L'affaire à de nouveau résonné à Caracas. Le président vénézuélien Nicolas Maduro a appelé mercredi ses troupes militaires à rester vigilantes et à ne pas baisser la garde face aux "ambitions belliqueuses" des États-Unis.