Au total, 18'632 personnes, dont plus de 9000 fonctionnaires de police et 6000 membres des forces armées, ont vu leur nom publié dans le décret de dimanche. Environ 1000 employés du ministère de la Justice et 650 du ministère de l'Education ont également été renvoyés.
Douze associations, trois journaux et une chaîne de télévision ont aussi été fermés. De plus, le texte annonce que 148 personnes, limogées par de précédents décrets, ont été réintégrées dans la fonction publique.
Etat d'urgence
Ce texte est présenté par les médias comme le dernier avant une probable levée de l'état d'urgence lundi, après la prestation de serment du président Recep Tayyip Erdogan réélu le 24 juin pour un nouveau mandat. Il avait été instauré au lendemain du putsch manqué de juillet 2016 et sans cesse renouvelé depuis.
Lundi marquera également l'entrée en vigueur d'un système présidentiel. L'ensemble des pouvoirs exécutifs reviennent au président, qui pourra notamment promulguer des décrets présidentiels.
ats/ebz
Sujet traité dans le journal horaire de 8h du 8 juillet 2018 sur RTS La Première
Faire taire les critiques
Selon l'ONG Human Rights Joint Platform (Ihop), 112'679 personnes avaient été limogées au 20 mars 2018, dont plus de 8000 dans les forces armées, environ 33'000 parmi le personnel du ministère de l'Education et 31'000 au sein du ministère de l'Intérieur, dont 22'600 au sein de la Direction générale de la Sûreté. Des milliers d'autres ont été suspendues.
Ces purges sont vivement critiquées par l'opposition et les organisations de défense des droits de l'homme, qui y voient une tentative de faire taire toute voix critique.