Donald Trump "a suggéré que les pays respectent non seulement leur engagement de consacrer 2% de leur PIB aux dépenses de défense, mais qu'ils l'augmentent à 4%" lorsqu'il a pris la parole au premier jour d'un sommet de l'Alliance atlantique à Bruxelles, a expliqué Sarah Sanders, porte-parole de l'exécutif américain.
"Le président avait soulevé la même question lorsqu'il était à l'Otan l'année dernière", a précisé Sarah Sanders.
"Le président Trump veut que nos alliés partagent une plus grande part du fardeau et s'acquittent au minimum de leurs obligations déjà déclarées", a-t-elle ajouté.
Des dépenses encore plus élevées
Le président américain n'a cessé de réclamer ces dernières semaines que les Européens accroissent leurs dépenses militaires. Mais il s'agissait jusqu'à présent de respecter leur engagement de les porter à 2% de leur PIB en 2024, pas d'aller jusqu'à 4%, soit au-delà même du niveau américain de 3,5%.
La déclaration commune adoptée mercredi par les dirigeants de l'Alliance ne fait aucune mention de cette requête.
"C'est une position ancienne de Donald Trump", a réagi la présidence française. "Vous la retrouvez dans plusieurs de ses discours. C'est un point classique de sa position sur les dépenses au sein de l'Otan. Il prend comme référence la part du PIB des Etats-Unis dans la défense", a-t-on ajouté à l'Elysée.
De "très bonnes relations" avec Angela Merkel
Devant la presse, Donald Trump est aussi revenu sur ses rapports avec Angela Merkel: "Nous discutons des dépenses militaires et de commerce. Nous avons de très bonnes relations", a soutenu le président américain après avoir accusé quelques heures plus tôt l'Allemagne d'"enrichir la Russie" avec ses achats de gaz et de ne pas contribuer assez aux dépenses pour la défense.
Le républicain a assuré avoir abordé avec la chancelière les problèmes que lui pose Nord Stream 2, le projet de gazoduc dans la Baltique entre la Russie et l'Allemagne, mais il n'a pas donné de détails.
Angela Merkel s'est pour sa part déclarée satisfaite de cet échange de vues avec Donald Trump. "Nous avons eu l'occasion d'échanger sur des questions telles que la migration et l'avenir de nos relations commerciales", a-t-elle dit.
Propos peu amènes de Donald Trump
Donald Trump avait eu des propos très différents et peu amènes pour l'Allemagne mercredi matin au cours d'un petit déjeuner de travail avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, avant l'ouverture officielle du sommet.
"L'Allemagne est complètement contrôlée par la Russie (...) elle est prisonnière de la Russie", avait-il tonné. "Elle paie des milliards de dollars à la Russie pour ses approvisionnements en énergie et nous devons payer pour la protéger contre la Russie. Comment expliquer cela? Ce n'est pas juste", avait-il encore accusé.
Donald Trump s'en est aussi pris plus généralement aux membres de l'Otan qui "ne payent pas ce qu'ils devraient" pour leurs dépenses militaires. Le président américain, très remonté, est resté sourd aux tentatives d'explications de Jens Stoltenberg, qui est apparu dépassé par la violence de la diatribe.
afp/ebz
Rencontre "plus facile" prévue avec Poutine
Après le sommet de l'Otan mercredi et jeudi, Donald Trump a prévu de rencontrer lundi son homologue russe Vladimir Poutine à Helsinki, pour un premier sommet bilatéral historique.
Il avait estimé mardi avant son départ pour l'Europe que cette rencontre pourrait être plus facile pour lui que le sommet de l'Otan.