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Consensus des ministres de l'Intérieur de l'UE contre les migrants irréguliers

Les ministres de l'Intérieur des 28 pays membres de l'Union européenne se sont rencontrés à Innsbruck (Autriche). [Keystone/EPA - Daniel Kopatsch]
Réunion des ministres de l’Intérieur de l’UE sur la question migratoire / Forum / 2 min. / le 12 juillet 2018
Les ministres de l'Intérieur des Vingt-Huit se sont réjouis jeudi de leur consensus pour réduire encore les arrivées de migrants irréguliers, mais sans être d'accord sur les méthodes proposées pour les réduire.

Leur rencontre "informelle" à Innsbruck, dans le sud de l'Autriche, n'a pas permis d'éclaircir le projet flou de "plateformes de débarquement" en Afrique des migrants secourus en Méditerranée, proposé dans les conclusions du sommet européen sous tension tenu fin juin à Bruxelles.

L'idée de "centres contrôlés" dans l'UE pour empêcher les déplacements irréguliers des migrants au sein l'Union reste aussi à préciser alors que ces "mouvements secondaires" sont au coeur de tensions entre Etats membres et de la crise qui a ébranlé la coalition au pouvoir en Allemagne.

Début de la réflexion

"Ce n'est que le début de la réflexion, l'idée est d'avoir des propositions plus concrètes pour le sommet informel du 20 septembre à Salzbourg", a justifié une source de la présidence autrichienne.

Mais "il y a un consensus très large pour mettre l'accent sur la protection des frontières extérieures", s'est félicité devant la presse le ministre autrichien d'extrême droite Herbert Kickl, hôte de la rencontre.

Le commissaire européen aux migrations, Dimitris Avramopoulos, a confirmé à ses côtés que Bruxelles mettrait sur la table à la rentrée un proposition pour faire de l'agence Frontex "une véritable police européenne des frontières extérieures avec 10'000 gardes-frontière mobilisables d'ici 2020".

Les ONG dénoncent le projet

Les gouvernements européens "sont déterminés à empêcher les personnes d'atteindre l'Europe à tout prix", tout en connaissant les abus dont elles sont victimes en Libye, ont dénoncé jeudi Médecins sans frontières et SOS Méditerranée.

Les deux organisations ont en particulier critiqué les "blocages" de navires de secours d'ONG alors que plus de 600 migrants, dont des bébés, se sont noyés selon elles ces quatre dernières semaines en Méditerranée.

Le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini (extrême droite) a décidé il y a un mois d'interdire l'accès aux ports italiens aux ONG qui portent secours aux migrants en Méditerranée, provoquant des bras de fer diplomatiques pour désigner les ports d'accueil de ces navires.

afp/ebz

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Simonetta Sommaruga: "Il n'y a pas de crise migratoire"

La conseillère fédérale Simonetta Sommaruga, interrogée jeudi dans l'émission Forum, regrette la tournure que prend le débat sur la politique migratoire en Europe. Pourtant, selon elle, aujourd'hui "la situation est tranquille, (…) il n'y a pas de crise". Les flux migratoires vers l'Europe se sont en effet largement taris par rapport au plus fort de la crise migratoire en 2015, et même en comparaison avec l'année dernière.

Simonetta Sommaruga relève que ce changement de ton dans les discussions sur la migration intervient après des changements de gouvernements dans certains pays européens, comme l'Autriche et l'Italie. Pour la cheffe du Département fédéral de justice et police, ce nouveau climat est aussi le résultat de l'échec de la politique d'immigration et d'asile en Europe.

La conseillère fédérale constate qu'il y a énormément d'idées nouvelles qui sont mises sur la table, mais encore davantage de questions. Elle cite en exemple les "plateformes de débarquement" de migrants envisagées par l'Union européenne. "On ne sait même pas ce qu'on va faire sur ces plateformes. (…) Et d'ailleurs, ce n'est pas nouveau: il y a presque 20 ans que cela a été proposé et cela n'a jamais joué."