"Nous ne sommes plus les peuples de deux pays. Nous sommes un", a-t-il lancé devant les élites politiques et culturelles réunies dans un palais de la capitale éthiopienne construit à une époque où les deux voisins formaient une même nation.
"Nous irons de l'avant ensemble", a poursuivi le chef de l'Etat érythréen au premier d'une visite de trois jours qui doit notamment voir l'ouverture d'une ambassade d'Erythrée à Addis Abeba.
Garde militaire, danses traditionnelles et tapis rouge : le président érythréen avait auparavant été accueilli avec les honneurs à son arrivée par le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed.
Foule rassemblée
Vêtus de châles blancs et agitant des palmes, de nombreux Ethiopiens s'étaient massés le long de la route reliant l'aéroport au centre de la capitale. Les rues étaient ornées de drapeaux des deux pays, de bannières et photos des deux dirigeants signant la paix pas plus tard que lundi, lors d'une visite de M. Abiy en Erythrée.
Les deux dirigeants ont partagé rires et embrassades lors d'un déjeuner officiel où M. Abiy a assuré que le chef de l'Etat érythréen était "bien aimé et respecté par le peuple éthiopien à qui il avait manqué". "Bienvenue à la maison, président Issaias!!", a renchéri le chef de cabinet de M. Abiy, Fitsum Arega, sur Twitter.
Cette visite inédite en Ethiopie survient une semaine après le déplacement de M. Abiy à Asmara qui a permis de concrétiser une initiative de paix lancée par le chef du gouvernement réformateur d'Addis Abeba, arrivé au pouvoir en avril dernier.
ats/ther
80'000 morts entre 1998 et 2000
De 1998 à 2000, l'Éthiopie et l'Érythrée se sont livré une guerre conventionnelle qui a fait quelque 80'000 morts, notamment en raison d'un désaccord sur leur frontière commune.
Le refus éthiopien d'appliquer une décision en 2002 d'une commission soutenue par l'ONU sur le tracé de la frontière a ensuite entretenu une longue animosité entre les deux pays.
Mais le mois dernier, Abiy Ahmed a annoncé la volonté de l'Éthiopie d'appliquer un accord de paix signé en 2000 à Alger avec l'Érythrée et les conclusions, deux ans plus tard, de la commission internationale indépendante sur la démarcation de la frontière.