La polémique a éclaté après la diffusion la semaine dernière par deux médias espagnols d'enregistrements audio datés de 2015 au contenu explosif et attribués à Corinna zu Sayn-Wittgenstein.
Sans nommer directement Juan Carlos, l'aristocrate allemande affirme qu'il l'a utilisée en tant que prête-nom pour occulter une partie de son patrimoine à l'étranger, dont en Suisse.
Intermédiaires suisses
Dans ces enregistrements, Corinna zu Sayn-Wittgenstein assure que l'ancien roi d'Espagne a placé "quelques trucs" au nom d'un cousin. Elle évoque des intermédiaires helvétiques, financiers et avocats.
Plusieurs experts de la monarchie estiment que c'est bien Corinna zu Sayn-Wittgenstein que l'on entend dans ces enregistrements. L'intéressée n'a pas démenti qu'il s'agissait de sa voix, se bornant à dénoncer une "campagne de discrédit".
Elle y dit en outre que l'ex-monarque aurait empoché une commission pour la concession d'un contrat de train à grande vitesse en Arabie saoudite à un consortium espagnol.
afp/mre
Demande de commission d'enquête et services secrets
Le parti de gauche Podemos a réclamé la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire sur les activités de Juan Carlos.
Le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez a exhorté, par la voix du ministre de l'Equipement José Luis Abalos, à la "sérénité" et assuré qu'il voulait "d'abord écouter" le directeur des services secrets Félix Sanz Roldan.
Ce dernier a demandé de lui-même à comparaître à huis clos devant les députés, Corinna zu Sayn-Wittgenstein ayant fait état dans les enregistrements de menaces de sa part. Il s'était déjà exprimé devant les députés en 2013 à propos des agissements de "l'amie du roi".
Le contexte des enregistrements de l'aristocrate allemande est sulfureux, car son interlocuteur est l'ancien commissaire de police José Manuel Villarejo, en détention provisoire et inculpé de blanchiment.