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Tariq Ramadan ne parvient pas à faire annuler ses inculpations pour viols

L'islamologue Tariq Ramadan. [Reuters - Mike Segar]
Tariq Ramadan fait face à plusieurs accusations de viols. - [Reuters - Mike Segar]
Accusé de viols, l'intellectuel musulman Tariq Ramadan espérait obtenir l'annulation de ses inculpations en dénonçant des contradictions dans le récit des plaignantes, mais les juges français ont rejeté vendredi sa demande.

L'islamologue suisse de 55 ans qui conteste vigoureusement les accusations à son encontre, est mis en examen pour "viol" et "viol sur personne vulnérable", après les plaintes déposées par une ancienne salafiste devenue une militante laïque, et une femme surnommée Christelle par les médias. Il est incarcéré depuis le 2 février dans cette affaire qui a fait chuter cette figure aussi populaire que controversée de l'islam en Europe.

Dans une ordonnance de trois pages datée de vendredi, dont a eu connaissance l'AFP, les juges écrivent que Mme Ayari a eu des déclarations "hésitantes" quant à la date et au lieu du viol présumé. Mais, selon eux, "les indices graves ou concordants qui ont présidé à la mise en examen de Tariq Ramadan subsistent". Ils considèrent "prématurée" une annulation de l'inculpation puisque des investigations sont toujours en cours.

Récit mis en doute

Dans sa plainte initiale, en octobre 2017, la militante affirmait avoir été violée au début du printemps 2012, dans un hôtel de l'est parisien. Elle avait ensuite fait évoluer son récit, évoquant alors la date du 26 mai 2012 et un lieu précis: l'hôtel Crowne Plaza de la place de la République.

Mais les récentes investigations ont fait apparaître qu'elle se trouvait à cette date à Rouen, au mariage de son demi-frère. Jeudi, lors de sa première confrontation avec celui qu'elle accuse, elle avait dit ne pas pouvoir donner une date précise pour les faits présumés.

>> Lire : La version d'une accusatrice de Tariq Ramadan mise à mal

En ce qui concerne Christelle, qui affirme avoir été violée le 9 octobre 2009 dans un hôtel à Lyon, les magistrats font valoir que les éléments matériels qu'elle a fournis "se sont révélés exacts" après les investigations et que ses déclarations réitérées sont "circonstanciées et précises".

Contacté par l'AFP, Me Emmanuel Marsigny, l'avocat de Tariq Ramadan, n'était pas disponible pour réagir dans l'immédiat. Il avait annoncé jeudi, après la confrontation, avoir déposé une nouvelle demande de remise en liberté de son client.

afp/jgal

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L'affaire Ramadan en quelques points

En garde à vue, l'islamologue, petit-fils du fondateur de la confrérie égyptienne islamiste des Frères musulmans, a reconnu avoir rencontré la militante et Christelle en public, une seule fois chacune selon lui, mais il a nié tout rapport sexuel.

En France, une troisième femme a porté plainte en mars contre le théologien: une ancienne escort-girl, protagoniste du procès pour proxénétisme du Carlton aux côtés de Dominique Strauss-Kahn, l'ancien patron du FMI, affirme avoir été violée à neuf reprises en France, à Londres et à Bruxelles, de 2013 à 2014.

Dans ce volet, Tariq Ramadan est placé sous le statut intermédiaire de témoin assisté. Lors d'un interrogatoire en juin, il avait reconnu des relations sexuelles "consenties" avec elle.

Une quatrième femme a déposé une plainte contre lui, en Suisse, pour les mêmes faits.