Devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur "l'affaire Benalla", le directeur de l'ordre public et de la circulation (DPOC) Alain Gibelin avait contredit lundi soir sur deux points - et sous serment - le porte-parole de l'Elysée, Bruno Roger-Petit.
Interrogé par Marine Le Pen, le policier avait fait état de la présence d'Alexandre Benalla à des réunions avec la préfecture entre le 2 et le 18 mai, période durant laquelle, selon l'Elysée, le collaborateur d'Emmanuel Macron a été mis à pied.
Propos démentis par l'Elysée
Dans un courrier adressé mardi à la présidente de la commission d'enquête, Alain Gibelin explique avoir mal compris la question, pensant qu'elle portait sur une période allant jusqu'au 18 juillet, le jour des révélations du Monde sur les violences commises par Alexandre Benalla en marge de la manifestation du 1er-Mai.
L'Elysée avait démenti mardi matin les propos d'Alain Gibelin, tenus devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les agissements d'Alexandre Benalla. "Alexandre Benalla n’a participé à aucune réunion pendant sa période de suspension", a affirmé l'Elysée.
Alexandre Benalla lui-même, mis en examen dimanche pour violences en réunion, notamment, a démenti mardi par le biais de l'un de ses avocats avoir travaillé durant sa mise à pied.
"Durant cette période je me trouvais en Bretagne et peux évidemment le démontrer", a-t-il affirmé,
La question de l'autorisaton
Concernant la deuxième contradiction, le porte-parole de la présidence avait soutenu jeudi dernier qu'Alexandre Benalla avait bénéficié d'une autorisation de la préfecture de police pour intégrer le dispositif des forces de l'ordre en qualité d'"observateur" lors de la manifestation parisienne du 1er mai.
Concernant ce sésame, Alain Gibelin a désavoué la première version de l'Elysée. "Alexandre Benalla ne bénéficiait d'aucune autorisation de la préfecture de police pour être sur cette manifestation", a certifié le haut gradé face aux parlementaires. Il n'est pas revenu sur ces affirmations.
L'Elysée a précisé mardi que "concernant l’autorisation de la préfecture de police", Alexandre Benalla avait indiqué "avoir été invité par la préfecture de police lorsqu'il a été convoqué par le directeur de cabinet afin de s’expliquer", sans confirmer l'existence de l'autorisation.
Nouvelles auditions
La présidente de la commission, qui a évoqué l'heure tardive de l'audition, a précisé par la suite devant des journalistes que l'instance "réfléchissait à auditionner" une nouvelle fois Alain Gibelin afin de faire la lumière sur ses déclarations.
En attendant, le directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, sera auditionné mardi à 16h30 par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les faits du 1er mai et le rôle joué par le mystérieux collaborateur.
La commission va également entendre mardi la cheffe de l'Inspection générale de la police nationale ainsi que le directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
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mre avec reuters