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Alexandre Benalla admet avoir commis "une grosse bêtise"

La présidence français est empêtrée dans l'affaire Benalla. [AFP - Benjamin Cremel]
Alexandre Benalla admet avoir commis "une grosse bêtise" / Le 12h30 / 1 min. / le 26 juillet 2018
Alexandre Benalla, ex-collaborateur d'Emmanuel Macron au coeur d'un scandale touchant l'exécutif français, admet jeudi dans le Monde avoir "commis une faute" tout en dénonçant "une volonté d'atteindre" le président.

"Je n'ai pas le sentiment d'avoir trahi le président de la République, j'ai le sentiment d'avoir fait une grosse bêtise. Et d'avoir commis une faute", affirme Alexandre Benalla dans un entretien paru dans Le Monde jeudi, au sujet des faits de violence lors d'une manifestation du 1er-Mai pour lesquels il est inculpé.

"Je n'aurais jamais dû aller sur cette manifestation en tant qu'observateur, puis j'aurais peut-être dû rester en retrait", ajoute l'ancien collaborateur du président français Emmanuel Macron qui dit "assumer" les faits. "Je ne suis pas dans la théorie du complot, c'est la réalité."

"Attraper le président par le colbac"

Alexandre Benalla se dit en revanche "beaucoup plus réservé" en ce qui concerne "ce qui s'est passé après". Selon lui, l'affaire révélée par le quotidien français le 18 juillet "est une façon d'attraper le président de la République par le colbac. J'étais le point d'entrée pour l'atteindre, le maillon faible".

"Il y avait en premier une volonté d'atteindre le président de la République, c'est sûr et certain", insiste-t-il. "On a essayé de m'atteindre, de me tuer, et c'était l'opportunité aussi d'atteindre le président de la République."

L'ancien responsable de la sécurité du chef de l'Etat français évoque ensuite "les gens qui ont sorti cette information": selon lui, des personnes "d'un niveau important", "des politiques et des policiers", tout en excluant le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

L'exécutif français sous pression

Depuis la semaine dernière, la présidence et le gouvernement sont sous pression en raison de ce qui a été surnommé le "Benallagate" et a entraîné l'ouverture de plusieurs enquêtes : judiciaire, de la police des polices et des deux chambres du Parlement.

Les questions portent sur son rôle et ses prérogatives lorsqu'il était à l'Élysée, sur la sanction discrète dont il avait fait l'objet pour ces agissements du 1er mai (15 jours de mise à pied) sans que les faits ne soient signalés à la justice.

afp/ptur

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"Une tempête dans un verre d'eau", pour Emmanuel Macron

L'affaire Benalla n'est qu'une "tempête dans un verre d'eau", a pour sa part déclaré Emmanuel Macron jeudi lors d'un déplacement dans le sud-ouest de la France.

"J'ai dit ce que j'avais à dire, c'est-à-dire que je crois que c'est une tempête dans un verre d'eau. Et pour beaucoup, c'est une tempête sous un crâne", a dit le président français à une journaliste de l'AFP avant de rencontrer une délégation d'agriculteurs.

"Un grand flou" sur les fonctions d'Alexandre Benalla

Selon le secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler, Alexandre Benalla participait en sa qualité d'adjoint au chef de cabinet à l'organisation des déplacements présidentiels, une tâche qui nécessitait de coordonner tous les services impliqués. "C'est une mission de coordination de tout ce qui contribue à l'organisation d'un président de la République", a déclaré le secrétaire général lors de son audition, faisant écho à des propos tenus par le directeur de cabinet de l'Elysée, Patrick Strzoda, devant les députés et les sénateurs. "La sécurité, c'est une dimension, mais il y a beaucoup d'autres dimensions."

Or l'arrêté de la préfecture de police délivrant une autorisation de port d'arme à Alexandre Benalla mentionne spécifiquement son rôle en la matière. "M. Benalla est chargé d'une mission de police dans le cadre de son action de coordination de la sécurité de la présidence de la République avec les forces militaires et le GSPR (Groupe de sécurité de la présidence de la République-NDLR)", selon l'arrêté, tel que l'a lu Philippe Bas, président de la commission des Lois dotée de pouvoirs d'enquête.
"Sur de nombreux points, la situation aujourd'hui est encore celle d'un grand flou", a-t-il jugé à l'issue de l'audition au micro de Public Sénat.