Un total de 23 candidats - un record - sont en lice pour la présidentielle. Mais la course se joue entre l'actuel président Emmerson Mnangagwa, patron de la Zanu-PF, le parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1980, et l'opposant Nelson Chamisa, leader du Mouvement pour le changement démocratique (MDC).
Le premier, âgé de 75 ans, ancien bras droit du camarade "Bob", affirme avoir tiré un trait sur son passé de cacique du régime Mugabe et a promis de rétablir la démocratie et de remettre sur les rails une économie aux abois. Le second, âgé de 40 ans seulement, compte sur sa jeunesse pour séduire un électorat bien décidé à en finir avec la vieille garde politique.
Mugabe règle ses comptes
Ces élections sont aussi l'occasion pour le nonagénaire Mugabe de régler ses comptes. Lors d'une conférence de presse surprise dimanche, l'ancien président a appelé les électeurs à faire chuter la Zanu-PF.
"J'espère que le vote de demain (lundi) va faire tomber la forme militaire de gouvernement" actuel, a-t-il lancé depuis sa luxueuse résidence de Blue Roof à Harare où il passe une retraite dorée.
"Je ne peux pas voter pour ceux qui m'ont mal traité", a-t-il poursuivi, avant de sous-entendre qu'il donnerait sa voix à Nelson Chamisa, dont il a toujours combattu la formation.
Le travail de l'ombre de la diplomatie suisse
Depuis la chute du président Mugabe, un processus démocratique s'est mis en place et la Suisse y a participé en supervisant la négociation d’un code de conduite commun à tous les partis. Les responsables politiques zimbabwéens et la commission électorale sont venus à Genève ce printemps rencontrer des experts, des diplomates et des médiateurs.
Conseiller en sécurité humaine auprès de l'ambassade de Suisse au Zimbabwe, Nicolas de Torrenté précise que le Département fédéral des affaires étrangères a été approché par les partis eux-mêmes pour les aider à négocier ce code de conduite entre eux.
"Un code qui représente les règles du jeu électoral. Ils avaient un intérêt commun à restreindre certaines pratiques, notamment renoncer aux violences, aux pratiques d'intimidation et aux menaces, ainsi que garantir aux électeurs que leur vote serait secret (...) 21 des 23 candidats se sont engagés publiquement à respecter ce code", précise-t-il.
jzim/afp