"Nous banalisons le mot 'massif'" alors qu'il faudrait "évaluer les choses à leur juste mesure", a déclaré Josep Borrell lors d'une conférence de presse commune avec son homologue jordanien Ayman Safadi.
"Nous parlons, pour cette année, de 20'000 (migrants) pour un pays de plus de 40 millions d'habitants. Ce n'est pas une immigration massive", a-t-il dit. Et d'insister sur le fait que l'Europe a besoin de "sang neuf".
L'Espagne est devenue cette année la première porte d'entrée des migrants clandestins en Europe, dépassant l'Italie (lire encadré).
Plan d'urgence
Le nouveau gouvernement espagnol a annoncé qu'il allait débloquer 30 millions d'euros pour financer un plan d'urgence pour l'accueil des migrants en provenance d'Afrique tout en réaffirmant la nécessaire solidarité entre Européens.
Ces fonds d'urgence doivent couvrir les coûts initiaux de l'arrivée de migrants sur les rives espagnoles, y compris les procédures d'identification des migrants et de détermination de leur statut.
agences/jgal
L'Espagne préférée à la route passant par la Libye
Depuis janvier, 20'992 migrants clandestins sont arrivés en Espagne par la mer et 304 sont morts pendant la traversée, selon les données de l'Organisation internationale des migrations (OIM) actualisées au 25 juillet. Dans le même temps, la route passant par la Libye en direction de l'Italie, la principale jusqu'à récemment, voyait l'affluence chuter de 80%.
Aux arrivées par mer s'ajoutent celles par voie terrestre: 602 migrants subsahariens ont ainsi réussi jeudi à entrer dans l'enclave espagnole de Ceuta au Maroc, en franchissant la double barrière métallique qui la protège, lançant de la chaux vive, des pierres et des excréments à la police.