"Le soutien écrasant du peuple cambodgien a donné à Hun Sen une nouvelle chance de poursuivre sa mission historique", a déclaré le Parti du peuple cambodgien (PPC), alors que l'homme fort du Cambodge est au pouvoir depuis plus de 33 ans. Les résultats définitifs doivent être officialisés le 15 août.
Pékin, fidèle allié du régime, qui a investi plus de 5,2 milliards de francs ces cinq dernières années dans le royaume, a adressé ses "sincères félicitations".
Possibles sanctions
De son côté, la Maison Blanche a dénoncé des élections "ni libres, ni équitables". Washington va réfléchir à "un accroissement significatif" des restrictions de visas introduites l'an dernier à l'encontre de certains responsables cambodgiens.
"L'élection du 29 juillet n'est pas représentative de la volonté démocratique. Par conséquent, ses résultats manquent de crédibilité", a renchéri la porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.
ats/fme
Le grand parti d'opposition dissous en 2017
Les observateurs se demandent si des sanctions commerciales et financières vont être prononcées à l'encontre du régime qui a bénéficié d'immenses programmes d'aides au développement pour soutenir sa marche vers l'économie de marché.
Pour la première fois depuis les élections organisées par l'ONU en 1993, le Cambodge n'a plus de gouvernement légitime reconnu comme tel par la communauté internationale, a souligné l'opposant Sam Rainsy, fondateur du Cambodge National Rescue Party (CNRP), le seul grand parti d'opposition du pays, dissous en novembre 2017.
L'ancien mouvement avait remporté plus de 44% des voix aux législatives de 2013.
Hun Sen, ancien Khmer rouge
Hun Sen a averti qu'il ne tolérerait aucune contestation des résultats, que "des mesures légales pour éliminer les traîtres" avaient été prises, une allusion au Cambodge National Rescue Party (CNRP) accusé de comploter contre le gouvernement avec le soutien des Etats-Unis.
Le gouvernement a depuis brandi la menace d'une ère de chaos dans le pays encore traumatisé par le régime khmer rouge, coupable d'un génocide qui a fait près de deux millions de morts dans les années 1970.
Devenu Premier ministre en 1985, à seulement 32 ans, Hun Sen, ex-Khmer rouge qui a toujours minimisé son rôle au sein du mouvement ultra-maoïste, a déjà assuré sa longévité politique. Il a placé ses trois fils, qui occupent des postes-clés au sein de l'armée et du parti au pouvoir, au coeur de ce dispositif.