"Le candidat Soumaïla Cissé a déposé hier soir une vingtaine de recours auprès de la Cour constitutionnelle pour bourrages d'urnes, violation de la loi électorale, irrégularités", a indiqué un porte-parole de l'opposant malien.
"Les bourrages d'urnes expliquent notamment les scores d'IBK (le parti au pouvoir) dans le Nord et le Centre", a-t-il affirmé.
Le camp de l'ex-ministre des Finances a ajouté avoir déposé "une requête en récusation de six des juges de la Cour pour suspicion de partialité, dont la présidente". "Cette récusation est collective" et est portée par "les 17 candidats du front démocratique", a affirmé le parti de Soumaïla Cissé.
Les résultats du premier tour proclamés mercredi
La Cour constitutionnelle, composée de neuf juges, doit proclamer officiellement mercredi les résultats du premier tour pour que démarre la campagne du second tour qui se tiendra le 12 août. Ibrahim Boubacar Keïta est donné grand favori.
La Cour n'a pas confirmé la réception de cette saisine car "les requêtes viennent en confidentialité et sont directement remises au secrétaire de la présidente", a déclaré Mamadou Magassouba, secrétaire général de la Cour constitutionnelle du Mali. Il a refusé en outre de commenter les accusations de partialité portées par le camp Cissé.
Soumaïla Cissé, qui a recueilli le 29 juillet 17,8% des voix, contre 41,42% pour Ibrahim Boubacar Keïta, selon des résultats officiels proclamés jeudi soir, avait dénoncé dès vendredi des résultats "ni sincères, ni crédibles".
Recours des troisième et quatrième du scrutin
Arrivé troisième du scrutin, avec 7,95% des suffrages, l'homme d'affaires Aliou Boubacar Diallo a également "déposé un recours à la Cour constitutionnelle qui concerne les résultats et le recomptage des voix", a indiqué son porte-parole.
"Il y a beaucoup d'irrégularités que nous avons constatées le jour du scrutin" telles que "des dépouillements sans agents électoraux" ou encore "l'enlèvement illégal de certaines urnes", a-t-il déclaré, accusant également le camp IBK de "bourrage".
Le quatrième homme du premier tour, Cheick Modibo Diarra - bref Premier ministre renversé par l'armée en 2012 -, a lui aussi saisi le plus haut tribunal malien "au regard des constats d'irrégularités", selon un communiqué de sa formation politique.
ats/tmun