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Un second tour de la présidentielle sous tension au Mali

L'opposition au Mali a dénoncé à plusieurs reprises des irrégularités et tentatives de fraudes dans l'organisation du scrutin. [Reuters - Luc Gnago]
L'opposition au Mali a dénoncé à plusieurs reprises des irrégularités et tentatives de fraudes dans l'organisation du scrutin. - [Reuters - Luc Gnago]
Plus de huit millions de Maliens élisent dimanche leur président lors d'un second tour placé sous haute sécurité mais qui ne déclenche pas les passions, la victoire étant pour beaucoup déjà promise au sortant Ibrahim Boubacar Keïta.

Avant même l'ouverture des bureaux de vote, dans la nuit de samedi à dimanche, le camp de l'opposant Soumaïla Cissé, en lice face au président sortant Ibrahim Boubacar Keïta, a affirmé qu'une fraude était en préparation. Les résultats étant attendus dans quatre ou cinq jours.

Risques de violences

La tension était déjà montée samedi lorsque les services de renseignements maliens ont arrêté trois membres d'un commando, qualifié de "groupe terroriste", au moment où il "planifiait des attaques ciblées à Bamako pendant le weekend". Cet immense pays du Sahel est toujours confronté à la menace djihadiste malgré cinq ans d'interventions militaires internationales.

Lors du premier tour, le 29 juillet, 871 bureaux (plus de 3%) étaient restés fermés en raison de violences, empêchant près de 250'000 Maliens de voter, surtout dans le Centre et le Nord.

Cette fois, quelque 36'000 militaires maliens, soit 6000 de plus qu'il y a 15 jours, seront mobilisés.

afp/cab

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Un scrutin qui semble joué d'avance

Le scrutin se tient dans une relative indifférence de la population, fatiguée par plus de six ans de violences djihadistes et ethniques et dont près de la moitié vit sous le seuil de pauvreté.

Grand favori pour décrocher à 73 ans un deuxième mandat de cinq ans, Ibrahim Boubacar Keïta avait récolté 41,70% des suffrages au premier tour, contre 17,78% pour son opposant Soumaïla Cissé, un ancien ministre des Finances de 68 ans.

Les deux finalistes ont milité dans le même parti dans les années 1990 puis fait partie des mêmes gouvernements. Ils s'étaient déjà affrontés en 2013, Ibrahim Boubacar Keïta l'emportant à plus de 77%.

Accord de paix à relancer

Le vainqueur, qui entrera en fonction début septembre, aura la lourde tâche de relancer l'accord de paix conclu en 2015 par le gouvernement et l'ex-rébellion à dominante touareg, dont l'application accumule les retards.

L'accord avait été signé après l'intervention de l'armée française qui, en 2013, avait repris le contrôle du nord du Mali, où les jihadistes avaient instauré la charia pendant un an.