La Tunisie est depuis longtemps l'un des pays musulmans les plus en pointe sur les droits des femmes, qui ont par exemple obtenu l'an dernier le droit d'épouser un non musulman. Mais le pays reste divisé sur les questions religieuses et les conservateurs ont manifesté samedi pour un rejet du projet de loi.
Le système actuel, basé sur la charia, la loi coranique, prévoit que la part d'héritage dévolue à la femme ne représente que la moitié de celle de l'homme.
"Exceptions"
Dans un discours prononcé lundi, Béji Caïd Essebsi a proposé que l'égalité entre hommes et femmes devant l'héritage soit inscrite dans la loi. Quelques heures après l'annonce, 2000 personnes, dont de nombreuses femmes, ont manifesté à Tunis pour soutenir le projet.
Soucieux de ménager la coalition gouvernementale, qui compte les islamistes modérés d'Ennahda, le chef de l'Etat a toutefois ouvert la porte à des "exceptions" - les familles qui le souhaitent pourraient continuer à appliquer les règles coraniques.
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