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L'Argentine autorise la production d'un médicament qui permet d'avorter

Manifestation en faveur de la décriminalisation de l'avortement à Buenos Aires, 08.08.2018. [AP/Keystone - Natacha Pisarenko]
L'Argentine autorise la production de médicaments abortifs après avoir rejeté l'IVG / Le 12h30 / 2 min. / le 17 août 2018
Une semaine après que le Sénat argentin a rejeté la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse, l'administration nationale en charge des médicaments a autorisé la production d'un médicament qui permet d'avorter.

Comme en Argentine l'avortement n'est autorisé qu'en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère, le pays est confronté au problème des avortements clandestins.

Selon Amnesty Internationale Argentine, près de 450'000 femmes se font avorter en dehors de toute législation et surtout sans suivis médicaux, d'où un nombre important d'infections. Conséquence: en 2016, 43 femmes sont mortes en avortant. Et depuis le rejet de la légalisation par le Sénat la semaine dernière, deux autres femmes sont décédées après avoir pratiqué des avortements clandestins qui ont mal tourné.

Distribué seulement dans les hôpitaux

Pour éviter ces décès, un laboratoire argentin a donc reçu jeudi le feu vert pour produire un médicament abortif plus sûr. Il s'agit du Misoprostol, recommandé par l'Organisation Mondiale de la Santé.

Mais seuls les hôpitaux pourront donner ce médicament. Les partisans de la légalisation de l'avortement réclament qu'il soit distribué directement dans les pharmacies pour le contrôler, et éviter un marché noir hors de contrôle médical. Ils espèrent également que l'Etat produise lui-même ce médicament, plutôt qu'un laboratoire privé. Cela permettrait de faire baisser les coûts du produit.

Cédric Guigon/lan

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