Une messe pour 19 des victimes a été célébrée par l'archevêque de Gênes, le cardinal Angelo Bagnasco, au Centre des expositions et du commerce de la cité portuaire. La cérémonie s'est déroulée en présence des plus hauts responsables de l'Etat et de milliers d'habitants de la ville.
Les pompiers, secouristes et policiers ont été accueillis par des applaudissements à leur arrivée au parc des expositions dans lequel les cercueils des victimes, dont un entièrement blanc renfermant la dépouille d'un enfant, étaient exposés devant un autel provisoire.
Lecture des prénoms
De longs applaudissements ont aussi salué la lecture des prénoms des 40 morts identifiés et l'évocation des dernières victimes encore non identifiées. Les secouristes ont en effet retrouvé samedi à l'aube, écrasée sous un bloc de béton, la voiture dans laquelle voyageaient un couple turinois et leur fillette de neuf ans.
Mais un porte-parole des pompiers a précisé qu'il n'était pas possible de confirmer dans l'immédiat combien de personnes y avaient péri. Il a aussi annoncé que le corps de la dernière personne portée disparue - un ouvrier gênois d'une trentaine d'années - avait été retrouvé dans les décombres.
Prière islamique
La cérémonie a été marquée par un temps de prière islamique pour deux Albanais musulmans. Dans un pays où l'extrême droite est au pouvoir et où les violences verbales et physiques se multiplient contre les étrangers et les musulmans, un imam a mené quelques minutes de prière en silence, ponctuées de quatre "Allah Akbar" résonnants.
Tous les plus hauts responsables de l'Etat étaient présents, mais aussi les principaux dirigeants d'Autostrade per l'Italia, , la société gestionnaire de l'autoroute effondrée.
"C'est une tragédie inacceptable", a fait valoir à la télévision le président Sergio Mattarella, les yeux rouges, après la fin de la cérémonie, évoquant son engagement "à ce que des enquêtes rapides et rigoureuses aboutissent à des condamnations".
"Mon fils a été assassiné"
Les familles d'une partie des victimes ont cependant choisi de ne pas participer à la cérémonie. Certaines ont préféré des funérailles plus intimes et dans leur ville, d'autres ont clairement annoncé un boycott.
"Mon fils a été assassiné", a répété vendredi sur toutes les ondes le père de l'un des quatre jeunes de Torre del Greco, près de Naples, morts sur la route de leurs vacances, en pointant la responsabilité de l'Etat.
"On ne doit pas mourir de négligence, d'incurie, d'irresponsabilité, de superficialité, de bureaucratisme", a martelé l'archevêque de Naples, Crescenzio Sepe, dans son homélie lors des obsèques des quatre jeunes, célébrées vendredi comme pour d'autres victimes à travers l'Italie.
L'archevêque de Gênes, Angelo Bagnasco, a pour sa part gardé un ton réconfortant. "Gênes ne se rend pas. L'âme de son peuple est traversée ces jours-ci de mille pensées et sentiments, mais elle continuera à lutter", a-t-il assuré.
>> Lire aussi : Le nord de l'Italie se prépare à un week-end de retour de vacances compliqué
agences/ta/jgal
Une journée de deuil national
Pour cette journée de deuil, les photos souriantes et les destins brisés des victimes s'affichaient dans tous les journaux italiens. Dans tout le pays, les drapeaux étaient en berne et l'éclairage de nombreux monuments, dont le Colisée à Rome, devait s'éteindre dans la soirée.
Pour la reprise du championnat de football ce week-end, les joueurs devaient observer une minute de silence et porter un brassard noir. Les matches des deux équipes de Gênes, la Sampdoria et le Genoa, ont en revanche été reportés. Dirigeants et joueurs des deux clubs sont venus ensemble aux funérailles.