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Une ex-captive de l'EI dit avoir croisé son bourreau en Allemagne

Ashwaq avait été achetée pour 100 dollars par son bourreau. [AFP - DR]
Ashwaq avait été achetée pour 100 dollars par son bourreau. - [AFP - DR]
Une jeune Yazidie dit avoir rencontré en février son bourreau dans un supermarché allemand. Traumatisée, cette Irakienne est retournée dans son pays qu'elle avait fui après avoir été réduite à l'état d'esclave sexuelle.

Enlevée le 3 août 2014, Ashwaq Haji est parvenue le 22 octobre de la même année à s'enfuir de la maison d'un djihadiste irakien qui se faisait appeler Abou Houmam. Cet homme l'avait achetée "pour cent dollars", raconte-t-elle à l'AFP.

A Schwäbisch Gmünd, près de Stuttgart, où elle était réfugiée avec sa mère et son frère depuis 2015, Ashwaq a vu le 21 février 2018 dans un supermarché un homme descendre de voiture et l'appeler par son nom avant de s'adresser à elle.

"Je sais que tu es Ashwaq"

"Il m'a dit: 'ne me mens pas, je sais très bien que tu es Ashwaq et que tu vis ici avec ta mère et ton frère', il m'a même donné mon adresse et d'autres détails de notre vie".

Aussitôt, la jeune fille a contacté la police qui lui a indiqué qu'il était réfugié en Allemagne - comme elle - et lui a donné un numéro à appeler en cas d'urgence. 

De crainte de recroiser son bourreau, Ashwaq a quitté l'Allemagne fin mars avec sa mère et son frère pour le nord de l'Irak, où elle vit toujours dans la peur.

Enquête poussive

La police judiciaire du Bade-Württemberg a indiqué récemment sur Twitter avoir "ouvert une enquête le 13 mars 2018", ajoutant toutefois que l'enquête ne pouvait "se poursuivre pour le moment, la témoin n'étant pas joignable pour répondre aux questions".

Le parquet fédéral s'est "penché sur la question", confirme à l'AFP un porte-parole. "Mais jusqu'ici, au regard des éléments de preuves disponibles, nous n'avons pas pu identifier avec la certitude nécessaire l'auteur présumé".

Ashwaq affirme de son côté avoir visionné avec la police allemande les images de vidéosurveillance du supermarché où a eu lieu la rencontre, et dit être prête à communiquer ses coordonnées mais qu'elle ne se rendra plus en Allemagne.

Des milliers de femmes de la minorité yazidie d'Irak ont été enlevées, tuées ou utilisées comme esclaves sexuelles par le groupe Etat islamique quand il s'est emparé d'un tiers du pays à l'été 2014, notamment du foyer historique des Yazidis sur les monts Sinjar.

afp/jgal

Sujet traité à 7h30 sur La Première

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