Après le Portugal, l'Irlande, l'Espagne et Chypre, la Grèce est le dernier pays de la zone euro encore sous programme d'assistance depuis la crise. En trois plans successifs (2010, 2012 et 2015), elle aura reçu 289 milliards d'euros de prêts (330 milliards de francs).
Mais les réformes exigées en contrepartie par le Fonds monétaire international (FMI) et les autorités européennes l'ont ravagée: un quart du PIB évaporé en huit ans, la croissance n'a repris que l'an dernier. Quant au chômage, il vient seulement de redescendre les sous 20% après un pic à 27,5% en 2013.
Salaires et retraites amputées
Il serait "arrogant de dire que tout a été bien fait", a convenu cette semaine Klaus Regling, directeur général du Mécanisme européen de stabilité. qui gère le programme actuel. Dans une interview au site allemand Spiegel Online, il évoque son "énorme respect" pour les Grecs, dont salaires et retraites ont été amputés souvent d'un tiers pendant la crise.
agences/ta
La question de la dette
La dette grecque, toujours à 180% du PIB, est-elle "soutenable" dans la durée? Le FMI en doute et, faute d'avoir convaincu les autres pays européens de franchement tailler dans celle-ci, le Fonds est resté en marge du troisième plan.
Au lendemain de la constatation par les créanciers européens de la Grèce de résultats lui permettant de sortir des plans d'aide, le premier ministre Alexis Tsipras espérait obtenir des conditions plus avantageuses pour le remboursement de cette énorme dette
L'avenir politique incertain de Tsipras
Avec la perspective de la sortie de son pays des plans d'aide, l'été aurait pu être radieux pour Alexis Tsipras. Mais l'incendie de Mati, en juillet, pèse sur le gouvernement. Selon un bilan toujours provisoire, 96 personnes ont perdu la vie.
Les Grecs verraient ainsi très mal le chef du parti Syriza faire du triomphalisme, d'autant que les récents résultats économiques encourageants peinent encore à se faire sentir dans la vie quotidienne.
Samedi, le quotidien Ta Nea, proche de l'opposition, résumait le sentiment d'ironie dominant: "21 août, zéro heure. Le plan d'aide est terminé, le cauchemar continue."