L'envoi du contingent de 120 membres de la Force nationale décidé dimanche à Brasilia fait suite aux dernières violences qui ont eu lieu dans la ville frontalière de Pacaraima, au nord du pays. Les affrontements ont été causés par le vol et l'agression d'un commerçant attribués à des Vénézuéliens.
Des dizaines d'habitants de cette localité, où vivent un millier de migrants dans la rue, ont détruit leurs deux camps de fortune et brûlé leurs affaires. Des coups de feu ont été tirés, les magasins fermés et des débris divers jonchaient les rues.
Trois Brésiliens ont été blessés, selon la police militaire. Aucune information n'était disponible concernant des victimes du côté vénézuélien.
Les tensions montent
Des dizaines de milliers de Vénézuéliens, fuyant la crise politique, économique et sociale que traverse leur pays, ont rejoint le Brésil ces trois dernières années. Depuis, les épisodes de violence entre la population locale et des migrants se multiplient dans la région.
afp/puga
Durcissement des politiques migratoires
Les tensions migratoires montent dans de nombreux pays d'Amérique latine, attisées par la crise au Venezuela mais aussi au Nicaragua, où le président Daniel Ortega réprime sans ménagement un mouvement de contestation.
En Equateur, des migrants vénézuéliens sont bloqués à la frontière, où on leur demande désormais un passeport, que la plupart n'ont pas. Au Pérou, les autorités migratoires ont annoncé dimanche l'arrestation à Lima de 18 Vénézuéliens.
Au Costa Rica, où des milliers de Nicaraguais se sont réfugiés, des centaines de personnes ont manifesté samedi, parfois violemment et en agitant des symboles nazis.
Nouveaux billets au Venezuela
Avec cinq zéros en moins, les nouveaux billets vénézuéliens entrent en vigueur lundi, première étape d'un plan de relance du président Nicolas Maduro.
Le chef d'Etat socialiste assure que les nouveaux billets, dont la plus grosse coupure sera de 500 bolivars (50 millions de bolivars actuels, soit environ 7 dollars au marché noir, la référence de facto), sera le point de départ d'un "grand changement".
Les analystes et économistes ne jugent pas viable le programme du gouvernement, qui prévoit aussi une hausse du salaire minimum multiplié par 34.