Les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont signé le document établissant les relations diplomatiques mardi à Pékin.
La reconnaissance de la Chine populaire par le Salvador met fin à 58 ans d'alliance entre le pays d'Amérique centrale et le gouvernement taïwanais.
C'est une victoire pour la Chine, qui arrache un nouvel allié à Taïwan, une île de facto autonome dont elle revendique la souveraineté. Les deux pays sont dirigés par des régimes rivaux depuis 1949, après une guerre civile.
Plus que 17 pays reconnaissent Taïwan
Après avoir été déjà abandonné par la République dominicaine et le Burkina Faso, Taïwan n'est plus reconnu que par 17 pays. Taipei avait annoncé plus tôt avoir de son propre chef rompu ses liens avec le Salvador, en se disant convaincu que le pays se préparait à établir des relations avec Pékin.
La Chine populaire interdit à ses partenaires toute relation officielle avec l'île et s'efforce de convaincre les alliés de Taipei de reconnaître le gouvernement communiste.
ats/puga
Cinq Etats depuis 2016
Seuls 17 Etats reconnaissent encore Taïwan. Parmi eux: le Vatican, un seul pays africain (eSwatini - ex-Swaziland), ainsi que des nations du Pacifique et d'Amérique latine (Honduras, Guatemala ou Paraguay).
Les relations diplomatiques entre Pékin et l'île se sont envenimées depuis l'arrivée de la présidente Tsai Ing-wen en 2016, issue d'un parti politique traditionnellement en faveur de l'indépendance. Sous son mandat, un total de cinq Etats ont rompu leurs relations avec Taipei.
"Diplomatie du dollar"
Le ministre taïwanais des Affaires étrangères Joseph Wu a vivement condamné la stratégie de Pékin visant à isoler diplomatiquement l'île en faisant miroiter de généreux financements aux alliés de Taipei.
"Nous n'allons pas nous engager dans une diplomatie du dollar contre la Chine" populaire, a martelé Joseph Wu. Il a précisé que le Salvador avait réclamé "des financements colossaux" pour le développement d'une infrastructure portuaire, un projet que Taïwan avait refusé de soutenir.