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Depuis Dublin, le pape a évoqué sa "honte" face à "l'échec" de l'Eglise

Abus sexuels : le pape François évoque sa "honte" face à l'échec de l'Eglise
Abus sexuels : le pape François évoque sa "honte" face à l'échec de l'Eglise / 19h30 / 2 min. / le 25 août 2018
Le pape François a évoqué samedi à Dublin sa "honte" et sa "souffrance" face à "l'échec des autorités ecclésiastiques" pour affronter de manière adéquate les "crimes ignobles" du clergé en Irlande.

"L'échec des autorités ecclésiastiques - évêques, supérieurs religieux, prêtres et autres - pour affronter de manière adéquate ces crimes ignobles a justement suscité l'indignation et reste une cause de souffrance et de honte pour la communauté catholique. Moi-même, je partage ces sentiments", a déclaré le pape.

Les dirigeants de l'Église catholique irlandaise sont notamment accusés d'avoir couvert des centaines de prêtres soupçonnés d'avoir commis des abus sexuels sur des milliers d'enfants pendant plusieurs décennies.

"Je ne peux que reconnaître le grave scandale causé en Irlande par les abus sur les mineurs de la part des membres de l'Église chargés de les protéger et de les éduquer", a commenté le pape.

Adoptions illégales

Il a eu une pensée particulière aussi pour "les femmes qui dans le passé ont subi des situations particulièrement difficiles". Plusieurs enquêtes ont notamment révélé l'ampleur des pratiques d'adoptions illégales d'enfants nés de femmes non mariées, réalisées par l'État irlandais avec la complicité de l'Église catholique.

"L'Église en Irlande a joué, dans le passé et le présent, un rôle de promotion du bien des enfants qui ne peut pas être occulté", a aussi tenu à souligner le souverain pontife.

Rencontre avec des victimes

A la fin du premier jour de sa visite en Irlande, le pape a rencontré pendant une heure et demie huit victimes irlandaises d'abus commis par des membres du clergé, des religieux et des personnes au sein d'institutions catholiques, a annoncé le porte-parole du Vatican.

Le souverain pontife a notamment reçu la septuagénaire irlandaise Marie Collins, abusée par un prêtre à l'âge de 13 ans et devenue une porte-voix des victimes de tels abus dans le monde.

Elle avait fait partie d'une commission sur la lutte contre la pédophilie chargée de conseiller le pape François, avant de démissionner avec fracas en se plaignant des lenteurs du Vatican.

ats/mre/ptur

>> Ecouter les précisions de Hervé Amoric, correspondant en Irlande :

Le pape a dénoncé des abus "répugnants". [AP Photo / keystone - Gregorio Borgia]AP Photo / keystone - Gregorio Borgia
Depuis Dublin, le pape a évoqué sa "honte" face à "l'échec" de l'Eglise / Forum / 4 min. / le 25 août 2018
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"De la parole aux actes", exige le Premier ministre irlandais

Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a rappelé samedi à l'occasion de la visite du pape François, que les blessures des abus sexuels commis par des prêtres contre des enfants n'étaient pas refermées.

"Nous devons à présent veiller à ce que les paroles soient suivies par des actes", a-t-il insisté, lors d'un discours au château de Dublin aux côtés du souverain pontife.

"Par-dessus tout, Saint-Père, je vous demande d'écouter les victimes", a ajouté le Premier ministre alors que, depuis 2002, plus de 14'500 personnes se sont déclarées victimes d'abus sexuels commis par des prêtres en Irlande