Modifié

Le Pérou restreint l'entrée aux migrants vénézuéliens qui affluent

Le poste-frontière de Tumbes, au nord du Pérou, est confronté à l'afflux d'arrivées de migrants vénézuéliens. [AFP - Cris Bouroncle]
Le poste-frontière de Tumbes, au nord du Pérou, est confronté à l'afflux d'arrivées de migrants vénézuéliens. - [AFP - Cris Bouroncle]
Le Pérou a fermé samedi sa frontière aux Vénézuéliens ne disposant pas de passeport alors que des milliers d'entre eux fuient leur pays. Cette situation plonge l'Amérique latine dans une crise migratoire majeure.

Vendredi dans la nuit, l'afflux d'arrivées de migrants vénézuéliens à Tumbes (nord du Pérou) était tel que le poste-frontière, théoriquement ouvert 24 heures sur 24, a fermé à minuit (7h00 en Suisse samedi) pendant que les nouvelles conditions d'accès au territoire péruvien entraient en vigueur.

Jusqu'à présent, une simple carte d'identité suffisait aux Vénézuéliens pour entrer au Pérou. La décision du pays d'exiger un passeport revient à leur fermer la porte au nez, car obtenir un passeport au Venezuela est devenu un parcours du combattant en raison de la crise économique et de la pénurie généralisée.

L'Equateur suspend l'obligation de passeport

Quelques heures avant le durcissement des conditions d'entrée sur le territoire péruvien, l'obligation de passeport a par ailleurs été suspendue en Equateur, pays de transit pour nombre de ces migrants cherchant à se rendre au Pérou, au Chili ou en Argentine. L'Equateur a également ouvert un "corridor humanitaire" pour les acheminer.

Le rythme des arrivées à la frontière péruvienne, jusqu'ici de 2500 à 3000 réfugiés par jour, selon les services d'immigration, devrait s'accélérer. Le pays s'attend à accueillir 100'000 réfugiés vénézuéliens dans les prochaines semaines, ce qui portera leur total à un demi-million.

Le sentiment antimigrant progresse au sein de la société péruvienne et les restrictions d'accès au territoire bénéficient d'un certain soutien dans la population.

Selon les Nations unies, sur les 2,3 millions de Vénézuéliens vivant à l'étranger, plus de 1,6 million ont fui depuis 2015 la grave crise économique et politique qui sévit dans leur pays. Quelque 90% d'entre eux se sont réfugiés dans les pays de la région.

ats/ptur

Publié Modifié

Cellule de crise de l'ONU

Face à l'ampleur du phénomène, les Nations unies vont mettre en place une cellule de crise régionale, a annoncé vendredi Stephane Dujarric, porte-parole du secrétaire général de l'ONU.

De leur côté, deux agences onusiennes, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), ont appelé jeudi les pays latino-américains à continuer d'accueillir les réfugiés vénézuéliens, dénonçant les exigences mises en place aux frontières.