Il s'agissait de la première convocation du président devant les députés pour s'expliquer, dans un contexte rendu encore plus électrique par les développements sur le dossier du nucléaire et le rétablissement de sanctions américaines.
Cette audition, qui a duré près de deux heures, faisait également suite au limogeage, après un vote de défiance du Parlement, des ministres du Travail et de l'Economie.
Malgré les tentatives d'explications du président, les élus ont exprimé leur profonde insatisfaction sur quatre des cinq dossiers soumis à un vote.
"Pas de crise"
"On ne devrait pas dire que nous faisons face à une crise. Il n'y a pas de crise. Si on dit cela, ça va se transformer en un problème de société et ca sera véritablement une menace", a argué Hassan Rohani, qui fait face aux critiques à la fois des conservateurs et des réformateurs.
Selon les règles du Parlement, les questions pour lesquelles les députés n'ont pas obtenu de réponses satisfaisantes seront soumises à la justice pour avis.
afp/pym
Pas de proposition concrète
Hassan Rohani n'a pas présenté lors de cette séance de nouvelles propositions pour sortir le pays du marasme.
"Vous pouvez parler de l'emploi, de la devise étrangère, de la récession, de la contrebande. Je crois que le problème est la vision que notre peuple a de son avenir", a-t-il affirmé.
"Les gens n'ont pas peur des Etats-Unis. Ils ont peur de notre désunion. Si les gens voient qu'on est uni, ils réaliseront que leurs problèmes seront résolus", a encore fait valoir le président.
Fragilisé mais toujours soutenu
Le retrait des Etats-Unis de l'accord nucléaire de 2015 et le rétablissement de sanctions ont fragilisé le président modéré, réélu l'année dernière après un premier mandat de quatre ans.
Par peur des sanctions américaines, des groupes internationaux ont déjà annoncé leur retrait du pays, comme à les français Total, Peugeot et Renault et les allemands Siemens et Daimler.
Le Parlement a légalement le pouvoir de destituer Hassan Rohani. Mais le président continue -jusqu'à nouvel ordre- de bénéficier du soutien du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei.