Michelle Bachelet a ouvert lundi la 39e session du Conseil des droits de l'Homme, en l'absence des Etats-Unis qui ont quitté l'institution durant l'été. L'ex-présidente chilienne entrée en fonction début septembre en tant que Haut-commissaire arrive donc dans un contexte de remise en question de l'institution et des droits humains.
Amenant une ligne certainement plus diplomatique que son prédécesseur, le Jordanien Zeid Ra'ad Al Hussein, Michelle Bachelet a rappelé à plusieurs reprises ses anciennes fonctions de cheffe d'Etat. Mais ce n'est pas uniquement grâce à son expérience diplomatique que cette fille d'un général opposé à Pinochet a un profil idéal.
"J'ai été moi-même prisonnière"
La Haut-commissaire connaît déjà les Nations unies pour avoir dirigé l'ONU femmes entre 2010 et 2013 et, surtout, elle a été victime d'abus aux droits de l'homme. "J'ai moi-même été prisonnière politique et fille de prisonniers politique", a-t-elle déclaré à la tribune. "J'ai été une réfugiée, et j'ai été médecin, y compris pour des enfants qui ont souffert de torture".
"J'écouterai toujours les préoccupations des gouvernements", a encore déclaré l'ancienne cheffe d'Etat, estimant le "Conseil doit s'efforcer de parvenir à un consensus".
Feuille de route
Mais au-delà de son parcours, Michelle Bachelet a énoncé sa feuille de route, faisant des crises au Venezuela et au Nicaragua une priorité. La nouvelle Haut-commissaire a appelé à utiliser "toutes les mesures disponibles".
Le génocide des Rohingyas en Birmanie, les accusations de camps de détention massifs au Xinjiang, dans l'est de la Chine, ont aussi été évoqués. De même que les Occidentaux qui "construisent des murs". "Il faut respecter le principe de non refoulement des réfugiés", a insisté Michelle Bachelet qui a annoncé l'envoi d'équipes d'investigation sur la protection des migrants en Italie et en Autriche.
jgal avec agences