L'UE "peut, si elle veut, si elle parle d'une seule voix, s'imposer aux autres", a lancé Jean-Clkaude Juncker en ouverture d'un discours d'environ une heure, vibrant plaidoyer en faveur de la "souveraineté européenne".
"Nous devons démontrer qu'ensemble, Est, Ouest, Sud, Nord, nous pouvons semer les graines d'une Europe plus souveraine", a encore exhorté le Luxembourgeois devant les eurodéputés réunis à Strasbourg, avant d'ajouter que l'Europe n'est ni une "forteresse", ni une "île", mais qu'elle est "multilatérale".
Un moment "critique"
Le président de la Commission a aussi estimé que le moment est "critique" alors que le contexte international est devenu plus imprévisible avec un président américain Donald Trump qui prêche le protectionnisme et n'hésite pas à se retirer d'accords internationaux.
"Oui, nous sommes des payeurs globaux, mais nous devons aussi être des acteurs globaux", a encore plaidé le chef de l'exécutif européen. Il a précisé que la Commission allait présenter "avant la fin de l'année des propositions pour renforcer le rôle international" de l'euro face au dollar. Pour lui, la monnaie "doit devenir l'instrument actif de la nouvelle souveraineté européenne".
Jean-Claude Juncker a aussi appelé à un renforcement de l'agence européenne de gardes-frontière, proposant qu'elle dispose d'ici 2020 de 10'000 agents mobilisables aux confins de l'UE.
Pas de "position privilégiée" pour qui quitte l'UE
"Le gouvernement britannique doit comprendre que quelqu'un qui quitte l'Union ne saurait avoir la même position privilégiée qu'un Etat membre. Si on quitte l'Union, on ne fait évidemment pas partie de notre marché unique et certainement pas de certaines de ses parties", a-t-il aussi affirmé à propos du Brexit.
Il s'agissait du quatrième et dernier exercice du genre pour Jean-Claude Juncker. Dans un an, en septembre 2019, le nouveau Parlement élu sera occupé par le processus de sélection d'un nouvel exécutif européen. Mais le président de la Commission a assuré que "l'heure du bilan" n'était pas encore venu.
agences/jvia/boi
>> L'analyse du discours par Isabelle Ory:
Une "nouvelle alliance" avec l'Afrique
Jean-Claude Juncker a également proposé de bâtir "une nouvelle alliance", "un nouveau partenariat" entre l'UE et le continent africain, qui viserait à y créer jusqu'à 10 millions d'emplois dans les cinq prochaines années.
Il faut selon lui "arrêter d'envisager" les relations de l'UE avec l'Afrique "dans la seule perspective de l'aide au développement". "L'Afrique n'a pas besoin de charité, elle a besoin d'un partenariat équilibré", a-t-il insisté.