La police turque a interpellé samedi à Istanbul une vingtaine de personnes qui manifestaient en soutien aux ouvriers du nouvel aéroport, eux-mêmes été visés par des arrestations après avoir dénoncé leurs conditions de travail (lire ci-dessous).
"500 ouvriers du troisième aéroport ont été arrêtés" dans la nuit de vendredi à samedi, a annoncé dans la matinée la Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie.
Des centaines d'ouvriers avaient manifesté vendredi devant le chantier de l'aéroport, l'un des gigantesques projets lancés par le président Erdogan, avant d'être dispersés par les forces de l'ordre.
Sous surveillance
L'entreprise exploitant l'aéroport, qui affirme que des mesures seront prises pour régler les problèmes soulevés par les ouvriers, a refusé de commenter les arrestations.
Sur place, l'entrée de la zone de vie des ouvriers était surveillée par des dizaines de policiers et des véhicules blindés étaient déployés à proximité.
afp/vtom
Nombreux décès sur le chantier
Les ouvriers déplorent des décès et des accidents sur le chantier ainsi que de mauvaises conditions de vie dans les logements qu'ils occupent sur place. En avril, le ministre des Transports avait déclaré que 27 ouvriers avaient perdu la vie, dont 13 dans des accidents du travail.
Mais quelques ouvriers interrogés samedi ont affirmé, sous couvert de l'anonymat, que ces chiffres étaient bien en-dessous de la réalité et que les incidents étaient très fréquents sur le chantier.
Le chantier de cet aéroport, destiné à être le plus grand du monde selon Ankara, mobilise 35'000 personnes, dont 3000 ingénieurs et membres du personnel administratif.