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Le candidat de Trump à la Cour suprême accusé d'agression sexuelle

Brett Kavanaugh devant une commission du Sénat américain le 6 septembre 2018 à Washington. [AP/Keystone - J. Scott Applewhite]
Une deuxième femme accuse le candidat de Donald Trump à la Cour suprême d’agression sexuelle / La Matinale / 1 min. / le 24 septembre 2018
Le juge Brett Kavanaugh, candidat du président américain à la Cour suprême des Etats-Unis, est depuis dimanche sous le coup du témoignage public d'une femme l'accusant d'agression sexuelle dans les années 1980.

L'affaire secoue les Etats-Unis depuis la semaine dernière. Le New Yorker a révélé alors qu'une femme - qui a demandé dans un premier temps à rester anonyme - avait pris contact avec des élus démocrates en juillet.

Elle affirme qu'au début des années 1980, lorsque Brett Kavanaugh était scolarisé au lycée à Bethesda, dans la proche banlieue de Washington, il aurait tenté de l'agresser sexuellement lors d'une soirée en la maintenant de force dans une chambre.

Face aux rumeurs qui couraient sur son identité, la femme est sortie de l'ombre dans un entretien publié dimanche par le Washington Post. Chercheuse en psychologie âgée de 51 ans, Christine Blasey Ford accuse celui qui est devenu un magistrat conservateur de s'être livré à des attouchements par dessus ses vêtements, qu'il aurait tenté sans succès de lui retirer.

Quand elle aurait essayé de crier, il lui aurait couvert la bouche avec la main. "J'ai pensais qu'il risquait de me tuer sans le vouloir", a confié Christine Blasey Ford au journal. Elle avait finalement pu se dégager de son étreinte et quitter la pièce.

Brett Kavanaugh conteste catégoriquement

La chercheuse dit n'avoir parlé à personne des ces faits, qui l'ont pendant longtemps affectée, jusqu'à une séance de thérapie de couple avec son époux en 2012. Elle a fourni au Washington Post des notes prises par son psychothérapeute à l'époque, quand elle évoquait "une tentative de viol" pendant son adolescence.

Ces informations étaient parvenues dès cet été dans une lettre confidentielle à une influente sénatrice démocrate, Dianne Feinstein, qui n'en avait pas touché mot aux autres sénateurs. Cette dernière avait finalement révélé jeudi avoir donné sa lettre à des inspecteurs.

De son côté, Brett Kavanaugh, 53 ans, conteste catégoriquement ces accusations. "Je n'ai pas fait cela, que ce soit au lycée ou à n'importe quel autre moment", a écrit en fin de semaine passée le juge, catholique pratiquant, marié et père de deux filles.

La Maison Blanche dénonce quant à elle une "opération de la dernière chance" et renvoie les médias américains vers le démenti "catégorique et sans équivoque" de Brett Kavanaugh.

Report du vote exigé par le camp démocrate

Les démocrates ont immédiatement réagi, exigeant le report du vote au Sénat sur la confirmation du magistrat, également ancien conseiller du président George W. Bush.

Car l'enjeu est grand. Brett Kavanaugh pourrait, s'il est confirmé à ce poste à vie, faire basculer pendant au moins une génération l'équilibre de la Cour suprême. Celle-ci est chargée aux Etats-Unis de trancher sur des questions divisant profondément la société, comme l'avortement ou les armes.

>> Lire : Le droit à l'avortement enjeu d'une nomination à la Cour suprême américaine

L'affaire fait également réagir du côté républicain. Deux sénateurs conservateurs, Jeff Flake et Bob Corker, ont appelé à un report du vote jusqu'à ce que Christine Blasey Ford soit entendue par un comité de la Chambre haute du Congrès.

Un vote en commission sénatoriale est prévu jeudi sur la confirmation du candidat de Donald Trump, avant le vote final en séance plénière qui pourrait intervenir dès fin septembre.

tmun avec afp

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