Ses propos critiques, prononcés en Europe de l'Est, ont paru viser surtout les pays du groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République Tchèque est Slovaquie), dont les autorités n'ont pas voulu accueillir sur leur territoire les réfugiés et les migrants économiques arrivés massivement en Grèce et en Italie.
Dans un discours prononcé devant les autorités lituaniennes et le corps diplomatique, réunis devant le palais présidentiel, le souverain pontife a évoqué "les voix qui sèment la division et l'affrontement", en instrumentalisant l'insécurité ou les conflits, ou "proclament que l'unique manière possible de garantir la sécurité et la survie d'une culture réside dans l'effort pour éliminer, effacer ou expulser les autres".
Un exemple pour l'Europe
A cet égard, a-t-il poursuivi "vous, Lituaniens, vous avez une parole originale à apporter: 'accueillir les différences'. Par le dialogue, par l'ouverture et la compréhension, celles-ci peuvent devenir un pont qui unit l'Orient et l'Occident de l'Europe".
"Cela peut être le fruit d'une histoire arrivée à maturité, qu'en tant que peuple vous offrez à la communauté internationale et en particulier à l'Union Européenne", a affirmé le pape.
En souhaitant la bienvenue au pape, la présidente Dalia Grybauskaite l'a remercié de visiter la Lituanie dans l'année du centenaire de son indépendance et rappelé que le Vatican, parmi les premiers à reconnaître l'Etat lituanien, n'avait jamais accepté son occupation par l'URSS, "une promesse de liberté et un espoir qui a été comblé".
Hommage aux juifs exterminés
Elle a également jugé "hautement symbolique" que François se trouve en Lituanie dimanche, le jour où le pays rend hommage aux victimes du génocide des juifs exterminés par les nazis. Le pape doit se recueillir et prier dimanche devant le monument aux victimes du ghetto de Vilnius.
Jusqu'en 1940, la Lituanie était la patrie de plus de 200'000 juifs, et Vilnius, du fait de son rayonnement spirituel, était surnommé la Jérusalem du Nord. Presque tous ont péri pendant l'occupation nazie entre 1941 et 1944.
afp/jgal
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Accord historique entre le Vatican et Pékin
Le Vatican a signé samedi un accord historique avec le régime communiste de Pékin. L'entente porte sur l'épineuse question de la nomination des évêques en Chine, au moment même où des églises du pays sont détruites à coups de bulldozer.
Aux termes de cet accord "préliminaire", le pape François a reconnu sept évêques chinois qui avaient été nommés par Pékin sans son aval, ainsi qu'un huitième évêque à titre posthume. L'accord porte uniquement sur la religion et non pas l'établissement de relations diplomatiques entre Pékin et le Saint-Siège, rompues en 1951, deux ans après l'arrivée au pouvoir des communistes.
Désormais, la Chine et le Vatican "vont continuer à maintenir la communication et à poursuivre l'amélioration des relations bilatérales", a assuré de son côté le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué.
Les quelque 12 millions de catholiques chinois - très minoritaires dans ce pays de près de 1,4 milliard d'habitants - sont déchirés entre une Eglise "patriotique" contrôlée par le régime communiste et une Eglise clandestine qui ne reconnaît que l'autorité du pape.