Initialement opposé au Brexit, Marc Roche a progressivement changé d'avis. Dans son ouvrage "Le Brexit va réussir - l'Europe au bord de l'explosion", il se dit même convaincu d'une telle rupture.
"Ce n'est pas de la provocation. Je pensais que les Britanniques avaient le meilleur statut, avec un pied dedans et un pied dehors, mais l'opinion n'en a pas voulu. J'en prends acte", réagit-il sur les ondes de la RTS mardi.
"Le Royaume-Uni a des atouts que le reste de l'Europe n'a pas"
Avec le Brexit, prédit l'ancien correspondant du Monde à Londres, les Britanniques passeront d'abord par une phase difficile. Mais celle-ci finira par se stabiliser après quelques années. "Le Royaume-Uni a des atouts que le reste de l'Europe n'a pas (...) A court terme, il va souffrir. Mais à long terme - cinq à dix ans - il va gagner car l'Europe est empêtrée dans ses problèmes."
Il plaide pour une version douce du divorce: "Il faut qu'il y ait un accord. Je pense que le 29 mars 2019, la rupture sera actée. Il y aura ensuite des discussions durant toute la période de transition concernant les problèmes commerciaux, sur la base des modèles norvégien, canadien ou suisse." Au final, dit-il, "ce ne sera pas meilleur, mais différent."
"Le Royaume-Uni est mieux placé que la Suisse"
Dans son ouvrage, Marc Roche ne mentionne pas la Suisse, pourtant le troisième partenaire de l'UE. Il s'en explique: "La Suisse est un plus petit que le Royaume-Uni... Et ce dernier a des liens planétaires liés à l'ex-empire avec des régions comme l'Inde, le Canada, la Nouvelle-Zélande, mais aussi avec la Chine. Il est donc mieux placé que la Suisse pour résister au rouleau compresseur de l'Union européenne qui va s'embourber devant la réalité économique."
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Propos recueillis par Romain Clivaz
Le Parti travailliste votera contre l'accord de sortie
Le Parti travailliste votera contre l'accord de sortie de l'Union européenne que la Première ministre britannique Theresa May cherche à conclure avec Bruxelles et n'exclut pas la tenue d'un deuxième référendum qui laisserait la possibilité de choisir le maintien au sein de l'Union européenne, a annoncé mardi Keir Starmer, son porte-parole pour le Brexit.
Le parti d'opposition a dressé une liste de six critères qu'il juge indispensables à un bon accord. Il souhaite notamment un accord commercial assorti d'une union douanière avec l'UE, de sorte qu'il n'y ait pas besoin d'une frontière "dure" avec l'Irlande - l'une des principales divergences dans les négociations - et que la Grande-Bretagne profite des mêmes avantages qu'en étant membre du bloc.