Accusé d'agression sexuelle, le juge Kavanaugh garde le soutien de Trump

Le juge fédéral Brett Kavanaugh s'est montré "puissant, honnête et captivant" lors de son audition devant la commission des affaires judiciaires du Sénat, a estimé jeudi le président Donald Trump. Il a dans la foulée appelé les parlementaires à confirmer sa nomination à la Cour suprême.

Visiblement très en colère, parfois submergé par l'émotion, Brett Kavanaugh, 53 ans, a estimé que son processus de confirmation était devenue "une honte nationale". "Ma famille et ma réputation ont été détruites à jamais", a-t-il affirmé.

Dénonçant un "coup monté" politique, il a clamé son innocence avec véhémence et assuré qu'il ne se laisserait pas intimider. "Personne ne me fera me retirer", a-t-il martelé.

"Sûre à 100%"

Le juge joue gros à une époque marquée par une prise de conscience des dommages infligés aux femmes par les violences sexuelles. Le président Donald Trump a fait savoir qu'il pourrait renoncer à son candidat et lui chercher un remplaçant si son accusatrice parvenait à le convaincre.

Celle-ci, une universitaire de 51 ans, a témoigné juste avant le juge Kavanaugh devant la commission judiciaire du Sénat. Sûre d'elle à "100%" malgré sa voix tremblante, elle a alterné pendant trois heures et demie les confidences chargées d'émotion et l'analyse quasi scientifique du traumatisme qu'elle allègue.

"Sens du devoir"

"Terrifiée" mais habitée par le sens du "devoir", elle est revenue avec une émotion difficilement contenue sur cette soirée d'été entre lycéens, qui a "radicalement" changé sa vie, à 15 ans seulement.

Questionnée sur la possibilité qu'elle puisse se tromper d'agresseur, la professeure de l'université de Palo Alto en Californie, s'est dite "absolument" sûre qu'il s'agissait bien de Brett Kavanaugh.

Plusieurs témoignages

Plusieurs femmes ont emboîté le pas à la première accusatrice. Mercredi, dans une déclaration sous serment, l'une d'elles a notamment dit avoir été victime en 1982 d'un viol collectif auquel aurait assisté Brett Kavanaugh.

La commission judiciaire du Sénat a aussi reçu mercredi un témoignage anonyme assurant qu'il aurait malmené sa petite amie après une soirée arrosée en 1998.

>> Le commentaire de Philippe Revaz, correspondant de la RTS aux Etats-Unis :

ats/rens