Pour les petits candidats qui disposent de peu de temps d'antenne légal, ces chansons, surnommées "chewing-gums d'oreille", permettent de "coller aux tympans" des électeurs.
"Le jingle a un fort effet mnémotechnique, explique sur La Première Carlos Manhanelli, auteur du livre "Jingles électoraux et marketing politique, une paire de bruit". La mélodie permet de mémoriser le numéro de vote et le parti d'un candidat bien mieux que n'importe quelle autre publicité."
Marquer les esprits
Mélodie, slogan, surnom, tout est bon pour marquer les esprits. Par exemple, "Leila do Volei" a choisi son pseudonyme en référence à sa carrière dans le volleyball.
Certains jingles deviennent d'ailleurs cultes, comme celui du démocrate chrétien Eymael, dont la mélodie et le refrain restent les mêmes d'une élection à l’autre, seules les paroles s’adaptant au gré du programme.
Les producteurs et studios profitent de cette effervescence pour développer des offres allant du low-cost livré en 24 heures par WhatsApp au tube hors de prix offert par une star.
Améliorer son image
Pour les grands candidats, les jingles peuvent aussi servir à atténuer une image négative. "Lors de l'élection de 1989, les gens avaient peur de voter pour Lula car son visage et son air dur rappelaient Che Guevara, explique Carlos Manhanelli. Son jingle disait alors: "Sem ter medo de ser feliz!" ("Ne pas avoir peur d'être heureux!")
Cette année, le favori du premier tour de la présidentielle, Jair Bolsonaro, n'a pas négligé son jingle de campagne.
Son principal concurrent, Fernando Haddad, a pour sa part inséré des morceaux de discours de Lula dans son jingle, pour marquer son affiliation à l'ancien président:
Le réel impact de ces jingles sur les électeurs ne peut être mesuré, mais reste qu’ils font partie intégrante de la culture politique, et ceci depuis le début du siècle.
Benjamin Luis / Mouna Hussain