La ministre rwandaise des Affaires étrangères a été choisie face à la sortante canadienne Michaëlle Jean, malgré les nombreuses critiques qui pointent du doigt le peu de cas que le régime autoritaire du Rwanda ferait des droits fondamentaux et de la défense du français.
Sa nomination ne faisait plus aucun doute depuis que sa rivale, la sortante canadienne Michaëlle Jean, avait perdu ses deux plus importants soutiens: le Canada et le Québec. Ces deux piliers de la francophonie ont été contraints de renoncer face à la multiplication des pays se ralliant au Rwanda.
L'intronisation de la Rwandaise consacre le "retour" de l'Afrique à la tête de l'OIF, qui avait toujours été dirigée par des Africains avant Michaëlle Jean, et sa consécration en tant que locomotive de la francophonie.
Cette victoire du Rwanda, pays plurilingue, consacre la stratégie inclusive d'Emmanuel Macron, qui entend défendre le français sans l'opposer aux autres langues.
agences/lgr
Portrait d'une femme de caractère
Polyglotte parlant le français, l'anglais et le kinyarwanda, Louise Mushikiwabo est devenue ministre des Affaires étrangères du Rwanda en décembre 2009, quelques jours à peine après la reprise des relations diplomatiques avec la France.
Très vite, son volontarisme et ses talents de communicatrice lui permettent de s'imposer dans ses nouvelles fonctions. Cette Rwandaise de 57 ans défend avec verve le Rwanda, contribuant avec le président Paul Kagame à en faire un acteur majeur sur la scène politique africaine.
Esprit indépendant - elle n'est pas membre du FPR, le parti au pouvoir -, Louise Mushikiwabo est très populaire auprès des jeunes Rwandais. Elle jouit également d'une image de sérieux, de compétence et de franc-parler auprès de la communauté diplomatique.
Louise Mushikiwabo vient d'une famille qui n'appartient pas à l'élite traditionnelle tutsi, mais qui est respectée pour avoir réussi à force de travail.
Son frère aîné Lando Ndasingwa était le seul ministre tutsi dans le dernier gouvernement du président Juvénal Habyarimana. Il a été tué au début du génocide en 1994. Elle-même avait échappé à la tragédie car elle résidait depuis 1986 aux États-Unis.